EPITRE DE PAUL AUX

TROISIÈME PARTIE

CHAPITRE 9

Romains 9:1: "Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience m'en rend témoignage par le Saint-Esprit."

La "conscience", c'est élastique, ce qui est bien pour l'un est mal pour l'autre. C'est aussi une question d'éducation, mais remarquons que, dans ce passage, Paul affirme que sa "conscience" lui "en rend témoignage par le Saint-Esprit".
Guidé par le Saint-Esprit de Dieu, il peut donc savoir avec certitude si, oui ou non, il dit la vérité pour ce qui suit.

Paul connaît ses sentiments, il sait qu'ils sont sincères et il les explique dans les versets qui suivent.

Romains 9:2: "J'éprouve une grande tristesse, et j'ai dans le cœur un chagrin continuel."

Paul sait qu'il va être critiqué par les Juifs pour ce qu'il va écrire. Il sait que les Juifs et même la plupart des Israélites seront écartés, momentanément du moins. Cela lui fait éprouver "une grande tristesse". Il se sent prêt à tout subir, à souffrir n'importe quoi pour ses frères, pour ses parents selon la chair.
Romains 9:3: "Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair,"

Paul se déclare prêt à "être anathème"; autrement dit, il accepterait d'être maudit de Dieu, séparé de Christ, pour ses "frères", ses "parents selon la chair" qui sont Israélites.

C'est aussi ce qu'avait demandé Moïse après l'épisode du veau d'or.
"Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit" (Ex. 32:32). Il s'agit ici du livre de vie. Voyons la réponse de l'Éternel:
"L'Éternel dit à Moïse: C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon livre. Va donc, conduis le peuple où je t'ai dit. Voici, mon ange marchera devant toi, mais au jour de ma vengeance, je les punirai de leur péché" (Ex. 32:33-34).

Dans Romains 9:3, Paul se dit Israélite, il se déclare de la tribu de Benjamin dans Romains 11:1, Juif dans Actes 21:39, Hébreu dans Philippiens 3:5 et citoyen romain dans Actes 22:27-28. Comment tout cela est-il possible?
S'il est de la tribu de Benjamin, il descend d'Israël, il est donc Israélite; il est Hébreu car descendant d'Abraham, il est Juif parce que, après la mort de Salomon, la tribu de Benjamin resta fidèle à Roboam et fit partie du royaume de Juda, le royaume du Sud avec Jérusalem comme capitale.

Le terme "Juif" s'appliquait au royaume de Juda, donc aux tribus de Juda, de Benjamin, ainsi qu'à tous les Lévites qui les rejoignirent plus tard.

Il est Romain parce que originaire de la ville de Tarse en Cilicie. Au cours des guerres civiles romaines, Tarse se rangea aux côtés de César et, au cours d'une de ses visites, César changea son nom en "Juliopolis". Auguste en fit une ville libre.

Tarse ne fut donc pas colonie romaine, mais la ville en eut tous les privilèges et ceux qui y naissaient obtenaient la citoyenneté romaine.

Romains 9:4-5: "qui sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte, et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen!"

"Les Israélites, à qui appartiennent l'adoption": comme nous l'avons déjà vu en examinant le verset 23 du chapitre précédent, "l'adoption", c'est le caractère filial, c'est ce qui est propre à un fils. N'oublions pas que le peuple d'Israël avait été choisi, nous pourrions dire "adopté par Dieu"; par conséquent, Dieu était comme un Père pour ce peuple.

"Tu diras à Pharaon: Ainsi parle l'Éternel: Israël est mon fils, mon premier-né. Je te dis: Laisse aller mon fils pour qu'il me serve; si tu refuses de le laisser aller, voici, je ferai périr ton fils, ton premier-né" (Ex. 4:22-23).

Et nous qui sommes aujourd'hui l'Israël spirituel, nous avons été engendrés de Dieu par un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: "Abba! Père!".

"Les Israélites, à qui appartiennent [...] la gloire"! N'oublions pas qu'à l'époque de l'ancien Israël, Dieu a voulu habiter au milieu de Son peuple. Ce fut la raison du tabernacle, et le peuple a eu l'occasion, à plusieurs reprises, de voir la gloire de Dieu

"Moïse et Aaron entrèrent dans la tente d'assignation. Lorsqu'ils en sortirent, ils bénirent le peuple. Et la gloire de l'Éternel apparut à tout le peuple. Le feu sortit de devant l'Éternel, et consuma sur l'autel l'holocauste et les graisses. Tout le peuple le vit; et ils poussèrent des cris de joie, et se jetèrent sur leur face" (Lév. 9:23-24).

Lorsque le Saint-Esprit descendit sur les apôtres, le jour de la Pentecôte, ce fut au moyen "de langues, semblables à des langues de feu", donc à des flammes.

Depuis lors, Jésus-Christ vient vivre Sa vie dans chacun de ceux qui forment l'Israël spirituel, et tous sont sanctifiés par le Saint-Esprit.

"Les Israélites, à qui appartiennent [...] les alliances": il s'agit de l'alliance faite avec Abraham, de l'ancienne alliance faite avec l'ancien Israël, mais il s'agit aussi de la nouvelle alliance faite avec l'Israël spirituel dans le coeur duquel Dieu a écrit Ses lois.

"Les Israélites, à qui appartiennent [...] la loi": il s'agit de la loi des sacrifices qui "a été comme un pédagogue pour nous conduire [amener] à Christ", selon Galates 3:24: "Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi."

C'est cette loi qui a été donnée plus tard à cause des transgressions, et elle a été donnée à l'ancien Israël.

Les dix commandements, eux, sont éternels, ils ont été donnés par Dieu à Adam et Ève au cours du premier sabbat. Ils sont donc pour l'humanité entière.

Si l'ancien Israël devait offrir des sacrifices, l'Israël spirituel doit aujourd'hui offrir son corps en sacrifice à Dieu.

"Les Israélites, à qui appartiennent [...] le culte", du grec latreia, c'est-à-dire le "service", le "culte", l'"adoration" que l'on rend à Dieu. L'ancien Israël devait offrir des sacrifices volontaires, l'Israël spirituel aussi, et nous nous entraînons à devenir des prêtres et des sacrificateurs pour notre Dieu.
"Les Israélites, à qui appartiennent [...] les promesses". La Terre promise physique a été promise à l'ancien Israël, alors que, pour nous, c'est la Terre promise spirituelle, c'est le Royaume de Dieu.

Les bénédictions physiques promises à l'ancien Israël ont valeur physique; pour nous qui sommes toujours dans ce corps physique, elles ont une autre valeur spirituelle, pour nous, l'Israël spirituel, qui sommes engendrés du Saint-Esprit de Dieu.

"Les Israélites, à qui appartiennent [...] les patriarches": "les patriarches" étaient des êtres physiques de qui sont descendus des familles, des groupes de familles et des nations. Les douze fils d'Israël sont aussi des patriarches, David en est un également.

Lorsque nous serons dans le Royaume de Dieu et que nous verrons la grande multitude revenir à la vie, nous serons en quelque sorte des patriarches spirituels pour tous ceux qui feront partie de la deuxième résurrection. Nous serons des parents spirituels pour les amener, eux et toutes les générations, dans le Royaume de Dieu, dans la famille divine.

"Et de qui [de ses patriarches] est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses [qui est Dieu, qui est membre de la famille des Élohim], Dieu béni éternellement." Nous trouvons ici une preuve de la divinité du Christ qui est "béni éternellement", parce qu'Il est Dieu de toute éternité.
Romains 9:6: "Ce n'est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël,"

"Tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël." Tous ceux qui sont de l'Israël physique ne sont pas forcément l'Israël de cœur, l'Israël de la promesse, car l'Israël physique ne sera pas forcément l'Israël spirituel, du moins au cours de la présente époque.

Romains 9:7: "et, pour être la postérité d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité,"
Jésus-Christ Lui-même nous en donne la preuve dans Jean 8:39: "Ils lui répondirent: Notre père, c'est Abraham. Jésus leur dit: Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham."

Romains 9:8: "c'est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité."

Ceci est à rapprocher de Genèse 21:12: "Mais Dieu dit à Abraham: Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l'enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu'elle te demandera; car c'est d'Isaac que sortira une postérité qui te sera propre."

Aujourd'hui, les promesses sont spirituelles: ce sont donc les enfants qui ont été engendrés par le Saint-Esprit de Dieu qui deviennent les héritiers, qui deviennent la postérité d'Abraham. C'est ce que confirme Galates 3:29: "Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse."

"Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse; et de même qu'alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. Mais que dit l'Écriture? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre. C'est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l'esclave, mais de la femme libre. C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude" (Gal. 4:28-5:1).

C'est parce que Jésus-Christ nous a affranchis de l'esclavage du péché que nous sommes devenus "la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse".
Romains 9:9: "Voici, en effet, la parole de la promesse: Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils."

Ce fils, ce fut Isaac, et Abraham avait foi en Dieu.

Romains 9:10: "Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père;"

"Rébecca" aussi était stérile, mais "Isaac" implora l'Éternel et "Rébecca", sa femme, devint enceinte.

Romains 9:11: "car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu'ils n'eussent fait ni bien ni mal, - afin que le dessein d'élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle,-"
L'appel vient du Père: "Nul ne peut venir à moi", a dit Jésus-Christ, "si le Père [...] ne l'attire" (Jean 6:44).

Dieu appelle au moment qu'Il veut, au moment qu'Il juge le plus opportun.
Nous sommes appelés non pas à cause de nos œuvres, cela se fait sans dépendre de nos œuvres, mais par la seule volonté de Celui qui appelle.
Dieu a choisi Abraham parce qu'il avait en lui les qualités pour répondre à l'appel. Il a répondu à cet appel et il est devenu le père des fidèles.

Dieu nous a appelés, non à cause de nos œuvres, mais parce que nous avons en nous toutes les qualités pour répondre à l'appel et aller jusqu'au bout.
Si, à un moment donné, nous décidons de tout laisser tomber, ce sera de notre plein gré, par suite d'une décision mûrie, réfléchie, pesée.

Romains 9:12-13: "il fut dit à Rébecca: L'aîné sera assujetti au plus jeune; selon qu'il est écrit: J'ai aimé Jacob et j'ai haï Ésaü."

Autrement dit, Dieu a aimé le plus jeune, Jacob, car il avait en lui toutes les qualités pour répondre à l'appel, et il a "haï" - ceci aurait dû être traduit par "aimé moins" - l'aîné, "Ésaü".

Il a "aimé Jacob", car Il lui a donné le Saint-Esprit qui lui permettra de participer à la première résurrection, à la meilleure.

Il a moins aimé Ésaü, parce que l'aîné a rejeté, profané, méprisé son droit d'aînesse qui lui aurait probablement valu plus tard, au cours de sa vie, le Saint-Esprit de Dieu.

[Veillez] "à ce qu'il n'y ait ni impudique, ni profane comme Ésaü, qui pour un mets vendit son droit d'aînesse. Vous savez que, plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il fut rejeté, quoiqu'il la sollicitât avec larmes; car son repentir ne put avoir aucun effet" (Héb. 12:16-17).

En rejetant "son droit d'aînesse", il avait passé le point de non-retour et un autre a alors pris sa place.

Ceci aussi a été écrit pour nous servir d'exemple. Rappelons-nous donc que nous sommes engendrés de Dieu par Son Saint-Esprit mais, si nous provoquons notre avortement spirituel, il sera alors trop tard, une deuxième chance ne nous sera pas offerte.

Notre choix est tout simple! Aller de l'avant coûte que coûte!

Romains 9:14: "Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? Loin de là!"

Il n'y a aucune "injustice" "en Dieu"! Dieu est parfait, Son plan est parfait.
Si maintenant Dieu semble aimer plus les gentils qu'Israël, ce n'est pas une question d'aimer plus ou moins, c'est une question de circonstances, de justice, et cela est conforme au grand plan divin.

Romains 9:15: "Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion."

Ce verset est à rattacher à Exode 33:17-19: "L'Éternel dit à Moïse: Je ferai ce que tu me demandes, car tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te connais par ton nom. Moïse dit: Fais-moi voir ta gloire! L'Éternel répondit: Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je proclamerai devant toi le nom de l'Éternel; je fais grâce à qui je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde."

Nous aussi, Dieu nous connaît par notre nom, surtout depuis qu'Il a écrit notre nom dans le livre de vie.

Par Son appel, par la repentance à laquelle Il nous a amenés, par le Saint-Esprit qu'Il nous a donné, Il nous a fait aussi "grâce et miséricorde".

Romains 9:16: "Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde."

Il n'est pas question ici de notre vie chrétienne, mais de notre appel, de notre élection.

Romains 9:17: "Car l'Écriture dit à Pharaon: Je t'ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre."

Il s'agit ici du "Pharaon" de l'Exode, et Dieu a utilisé le caractère hautain, arrogant, orgueilleux de ce "Pharaon". Voyons comment:
"L'Éternel dit à Moïse: En partant pour retourner en Égypte, vois tous les prodiges que je mets en ta main: tu les feras devant Pharaon. Et moi, j'endurcirai son cœur, et il ne laissera point aller le peuple. Tu diras à Pharaon: Ainsi parle l'Éternel: Israël est mon fils, mon premier-né. Je te dis: Laisse aller mon fils pour qu'il me serve; si tu refuses de le laisser aller, voici, je ferai périr ton fils, ton premier-né" (Ex. 4:21-23).

"L'Éternel dit à Moïse: Va vers Pharaon, car j'ai endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs, pour faire éclater mes signes au milieu d'eux. C'est aussi pour que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils comment j'ai traité les Égyptiens, et quels signes j'ai fait éclater au milieu d'eux. Et vous saurez que je suis l'Éternel. Moïse et Aaron allèrent vers Pharaon et lui dirent: Ainsi parle l'Éternel, le Dieu des Hébreux: Jusques à quand refuseras-tu de t'humilier devant moi? Laisse aller mon peuple, afin qu'il me serve" (Ex. 10:1-3).

Pharaon ne savait pas s'humilier, Dieu a donc fait en sorte que, par les circonstances, il s'endurcisse de plus en plus. Si Dieu n'avait pas mis fin aux plaies, il est possible que Pharaon n'aurait jamais pensé pouvoir l'emporter en fin de compte.

Il ignorait qu'il s'opposait au Dieu vivant qui Se servait de son manque d'humilité pour manifester Sa gloire devant deux peuples, le peuple d'Égypte et le peuple d'Israël.

Lorsque Pharaon, son armée et ses serviteurs reviendront à la vie pour la deuxième résurrection, ils n'auront aucune difficulté pour comprendre et se soumettre au Dieu vivant.

Romains 9:18: "Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut."
Dieu Se sert de "qui il veut", mais Il Se sert de chacun selon le caractère de chacun.

Dieu n'a pas créé un Judas, mais Il S'est servi du caractère voleur, de ce besoin d'argent qu'avait Judas, pour faire en sorte que la prophétie s'accomplisse.

Judas aurait vendu n'importe qui pour trente deniers!

Romains 9:19: "Tu me diras: Pourquoi blâme t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté?"

En fait, on pourrait dire: "Si Dieu fait tout cela, pourquoi blâme-t-Il encore?" Pourquoi fait-Il des reproches? En fin de compte, n'est-ce pas Lui le responsable?

Puisqu'on ne peut résister à Sa volonté, c'est donc Lui qui, en fin de compte, agit en nous.

Romains 9:20: "Ô homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu? Le vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a formé: Pourquoi m'as-tu fais ainsi?"
Paul remet les choses en place! Dieu fait des vases, mais ils sont faits du même argile, bien qu'ayant parfois un aspect différent.

Si un vase peut contenir de bonnes choses, on le gardera pour ces bonnes choses. S'il ne peut contenir rien de bon, on l'écartera de la maison et il se retrouvera dans la cour et même dans l'arrière-cour. C'est ce que confirme le verset suivant:

Romains 9:21: "Le potier n'est-il pas maître de l'argile, pour faire avec la même masse un vase d'honneur et un vase d'un usage vil?"

Le potier qui a fait deux vases, ne peut-il pas décider d'en reléguer un dans l'arrière-cour et d'en garder un dans la maison?

"Lève-toi, et descends dans la maison du potier; là, je te ferai entendre mes paroles. Je descendis dans la maison du potier, et voici, il travaillait sur un tour. Le vase qu'il faisait ne réussit pas, comme il arrive à l'argile dans la main du potier; il en refit un autre vase, tel qu'il trouva bon de le faire. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots: Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d'Israël? dit l'Éternel. Voici, comme l'argile est dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël! Soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, d'arracher, d'abattre et de détruire; mais si cette nation, sur laquelle j'ai parlé, revient de sa méchanceté, je me repens du mal que j'avais pensé lui faire. Et soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, de bâtir et de planter; mais si cette nation fait ce qui est mal à mes yeux, et n'écoute pas ma voix, je me repens du bien que j'avais eu l'intention de lui faire. [...] Ainsi parle l'Éternel: Voici, je prépare contre vous un malheur, je médite un projet contre vous. Revenez chacun de votre mauvaise voie, réformez vos voies et vos œuvres! Mais ils disent: C'est en vain! Car nous suivrons nos pensées, nous agirons chacun selon les penchants de notre mauvais cœur" (Jér. 18:2-12).

Au départ, les vases ne sont pas destinés à un "usage vil", ce sont les vases eux-mêmes qui décident de l'usage auquel ils serviront

Remarquez que, dans les versets que nous venons de lire, Dieu voudrait faire de bons vases, mais les vases ont voulu suivre leurs "pensées" et leur "mauvais cœur".

S'il n'en était pas ainsi, il y aurait de l'injustice de la part de Dieu. Il ne voudrait pas que tous les hommes soient sauvés.

Ces vases, mes frères et mes sœurs, c'est aussi vous et moi. Décidons donc de l'usage auquel nous voulons servir. Ça, c'est notre choix!

Romains 9:22: "Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition,"

Comprenons bien ce verset! Ces "vases" n'ont pas été "formés" par Dieu "pour la perdition". Tout comme nous laissons Dieu former un caractère parfait en nous, afin de devenir "des vases de miséricorde", nous pouvons tout aussi bien nous opposer à la volonté de Dieu et devenir alors "des vases" de "perdition".

Par conséquent, les "vases" qui sont "formés pour la perdition" sont ceux qui auront tellement provoqué la colère de Dieu qu'en fin de compte, ils iront à "la perdition" par suite du choix qu'ils auront fait.

Romains 9:23: "et s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'il a d'avance préparés pour la gloire?"

Ces "vases de miséricorde", ce sont les appelés, mais parmi ceux que Dieu a appelés, ces "vases de miséricorde" sont ceux qui ont entendu et accepté l'appel, ayant décidé une fois pour toutes de faire tout ce que Dieu leur demandait de faire et qui garderont cette attitude jusqu'à la fin.

Maintenant, si Dieu a voulu faire connaître Sa miséricorde à ces vases-là, n'est-ce pas Son affaire? En quoi cela nous regarde-t-il?

Romains 9:24: "Ainsi nous a-t-il appelés, non seulement d'entre les Juifs, mais encore d'entre les païens,"

Paul fait mention ici du petit troupeau qui est à Rome. Il s'agit des saints, de ses frères en Christ qui connaissent la loi, comme il l'affirme dans Romains 7:1, et qui, bien sûr, la pratiquent.

C'est à ceux-là qu'il adresse son épître.

Mais ce que Paul écrit dans le verset se rapporte à nous aussi qui sommes le petit troupeau de ce XXIe siècle, petit troupeau que Dieu a appelé, non seulement d'entre les diverses religions par lesquelles nous étions emportés, mais encore d'entre les païens.

Romains 9:25-26: "selon qu'il le dit dans Osée: J'appellerai mon peuple celui qui n'était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n'était pas la bien-aimée; et là où on leur disait: Vous n'êtes pas mon peuple! ils seront appelés fils du Dieu vivant."

Paul recherche dans les Écritures de quoi supporter ce qu'il affirme. "J'appellerai mon peuple [mon peuple spirituel] celui qui n'était pas mon peuple [qui n'était pas mon peuple physique], et bien-aimée [l'épouse, l'Église] celle qui n'était pas la bien-aimée [celle qui n'émanait pas de la congrégation dans le désert]."

Et ceux à qui on disait: "Vous n'êtes pas" le "peuple" de Dieu, ceux-là, ces anciens païens, ces anciens gentils, "seront [au futur] appelés fils du Dieu vivant".

Romains 9:27: "Ésaïe, de son côté, s'écrie au sujet d'Israël: Quand le nombre des fils d'Israël serait comme le sable de la mer, un reste seulement sera sauvé."

"Un reste seulement [un petit nombre, un petit nombre qui appartient au petit troupeau] sera sauvé", participera à la première résurrection.
Romains 9:28: "Car le Seigneur exécutera pleinement et promptement sur la terre ce qu'il a résolu."

Au temps de la fin, les événements se dérouleront "promptement", rapidement. Selon la version King James, "il mettra fin à l'œuvre", il y coupera court, c'est une œuvre courte que le Seigneur accomplira au temps de la fin (Apoc. 10:7, 11).

Romains 9:29: "Et comme Ésaïe l'avait dit auparavant: Si le Seigneur des armées ne nous eût laissé une postérité, nous serions devenus comme Sodome, nous aurions été semblables à Gomorrhe."

"Si le Seigneur ne nous eût laissé une postérité", une postérité spirituelle, nous aurions été anéantis comme "Sodome" et "Gomorrhe".

Romains 9:30: "Que dirons-nous donc? Les païens, qui ne cherchaient pas la justice, ont obtenu la justice, la justice qui vient de la foi,"

"Les païens, qui ne cherchaient pas la justice", la bonne façon de vivre, le respect des commandements, ont cependant été appelés par le Père et amenés au Christ. C'est ainsi qu'ils "ont obtenu la justice qui vient de la foi".

Romains 9:31: "tandis qu'Israël, qui cherchait une loi de justice, n'est pas parvenu à cette loi."

Israël recherchait la justice, en fait il recherchait "une loi de justice", mais il "n'est pas parvenu à cette loi"! Pourquoi?

Romains 9:32-33: "Pourquoi? Parce qu'Israël l'a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des œuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement, selon qu'il est écrit: Voici, je mets en Sion une pierre d'achoppement et un rocher de scandale, et celui qui croit en lui ne sera point confus."

Il n'y est pas arrivé parce qu'il voulait l'obtenir, non par la foi dans le sacrifice, mais par les "œuvres".

Dans le verset, tout comme dans Galates 2:16, le mot "œuvre" est traduit du grec ergon qui signifie "dur labeur physique".

"Ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement", laquelle est Jésus-Christ.

Nous allons poursuivre l'étude de l'épître de Paul aux Romains, mais avant cela, j'aimerais faire un résumé des chapitres précédents et ouvrir, par la même occasion, une grande parenthèse.

Aucune Église au monde, sauf la véritable Église de Dieu, ne sait qui est Dieu.
Dieu est composé d'esprit et non de matière comme l'homme. Actuellement, nous sommes engendrés seulement, nous ne sommes pas encore nés de nouveau, car si nous étions déjà nés, nous serions des esprits.

Un esprit est invisible aux yeux de l'homme, sauf s'il se manifeste, et si les esprits se manifestaient, alors nous pourrions les voir tels qu'ils sont dans les cieux, avec toute leur gloire

"Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies" (1 Pi. 1:10-11).

Si nous pouvions voir Dieu, nous constaterions que Son visage est semblable à celui d'un homme, mais Il resplendirait bien sûr comme le soleil dans toute sa force et Ses yeux seraient comme des flammes de feu. C'est la description qui nous est donnée dans Apocalypse 1:14-16.

Mais qu'en est-il de Son caractère?

C'est une perfection, il est saint, juste et parfait! C'est une façon de vivre, un mode de vie qui se résume par un mot: amour, car Il veut partager, donner, servir, coopérer dans ce qui est juste et bon pour aider.

Il n'y a en Dieu aucune vanité, aucune convoitise, aucune propre justice. Il n'y a en Lui ni violence, ni envie, ni jalousie, ni rébellion. Tout cela est à Satan et c'est aussi la nature humaine.

Le caractère de Dieu est paix, bonheur, justice et joie. C'est tout ce qui est bon et bien. Son but est de créer des caractères identiques au Sien dans les êtres humains.

Qui est Dieu? Qu'est-Il?

Dieu est un Créateur! Il a créé beaucoup de choses, les étoiles, les planètes, les galaxies, l'espace, la terre et tout ce qu'elle contient. Il a créé les anges, les hommes, les animaux, les fleurs, les oiseaux et même les insectes.

Nous ne pouvons pas dire ce qu'Il est, à moins de savoir ce qu'Il a créé. Et Sa création suprême, c'est l'homme.

Pour Dieu, la chose la plus importante, c'est un caractère juste, saint et parfait. C'est cela qu'Il veut voir se développer dans Sa création humaine. C'est la chose la plus grande, la plus importante car Il Se reproduit Lui-même en l'homme. Cependant, Il ne peut produire plus grand que Lui, parce qu'il est impossible qu'il puisse exister quelqu'un de plus grand que Lui.
La création d'un caractère dans les êtres humains requiert la présence d'un esprit, d'une intelligence, et dans tout ce que Dieu a créé, seuls les anges et les humains ont un esprit, une intelligence, ce n'est donc qu'en eux que le caractère divin peut être formé.

Les plantes n'ont pas de cerveau. Les animaux, eux, en ont un, mais ils n'ont pas cet esprit qui est dans l'homme. Ils n'ont pas cette intelligence, cette conscience, ces pensées qui sont dans l'homme.

Les anges, eux, sont créés d'esprit. Par conséquent, de tout ce qui a été créé de la matière, seul l'homme a la possibilité d'avoir en lui un caractère qui puisse devenir semblable au caractère parfait de Dieu.

C'est ce que Paul nous fait comprendre dans les chapitres six et sept de son épître aux Romains. La faune et la flore ont été créées pour le bénéfice de l'homme; la plupart de la flore et une partie de la faune sont destinées à servir de nourriture aux animaux, mais ni la flore ni la faune n'ont la possibilité de développer un caractère quelconque.

Bien entendu, Paul n'écrit pas ici que Dieu veut voir en nous un développement du caractère; mais il le fait comprendre en expliquant que nous ne saurions pas ce qu'est le péché, si la loi ne nous le disait.
Il y a une dualité dans presque toutes choses, tout comme il y a dualité en Dieu. Voilà pourquoi Dieu créa la dualité pour le caractère, une dualité qui devait s'accomplir en deux étapes, mais non le tout en une fois.

Il y a des meubles qui sont vendus à l'état brut, d'autres sont vendus avec une seule couche de peinture, mais cela n'est pas achevé et même une couche de peinture ne représente pas la finition.

Dieu créa cette terre dans un état non achevé, ayant laissé la finition aux anges, partageant ainsi la création avec eux.

Ils furent placés sur cette terre pour la travailler, pour la rendre encore plus belle, encore plus magnifique, pour lui appliquer, disons-le, la touche de finition.

Apparemment, un tiers des anges fut placé sur la terre, dès sa création.
"Car, si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais s'il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement" (2 Pi. 2:4).

Dans l'épître de Pierre, il est question des "anges qui ont péché". Il y en a donc qui n'ont pas péché.

"Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté" (Apoc. 12:4).

Ce verset nous révèle qu'un tiers des anges suivit Satan et fut jeté sur la terre; les deux autres tiers suivront donc Jésus-Christ lors de Sa seconde venue sur la terre (Matth. 25:31).

Lorsque Dieu la créa, la terre était parfaite par rapport à ce que Dieu souhaitait, mais elle n'était pas achevée et Il n'avait nullement l'intention de l'achever Lui-même, car Il avait laissé aux anges le soin de la finition.
Pour qu'il y ait de l'harmonie entre les anges, Dieu avait placé Son gouvernement au-dessus d'eux tous, avec Lucifer assis sur le trône de la terre.

Lucifer avait été parfait dans toutes ses voies depuis le jour où Dieu le créa jusqu'à ce que, ayant été rempli de vanité et essayant de se placer au-dessus de Dieu, il commît ce péché colossal qui le fit devenir Satan, le démon, l'adversaire; et les anges qui le suivirent devinrent des démons.

Cette dualité existait aussi dans la création et la formation du caractère, tant pour les anges que pour l'homme, car il y a un choix à faire: il faut choisir entre le bien et le mal.

Qu'est-ce donc que le caractère?

Le caractère, c'est posséder la force d'esprit en même temps que la liberté morale pour penser, pour raisonner, pour peser les choses et ensuite prendre des décisions et agir par rapport aux décisions prises.

C'est venir à la connaissance du bien en comprenant que le bien est opposé au mal. C'est vouloir faire le bien malgré les désirs et les poussées qui entraînent à faire le mal.

C'est ce que Paul essaye de nous faire comprendre en écrivant qu'il nous faut finalement vaincre les poussées du mal pour faire le bien.

Souvenons-nous qu'il y avait deux arbres dans le jardin d'Éden: l'un était le symbole du Saint-Esprit de Dieu et, pour prendre de ses fruits, il fallait d'abord recevoir le Saint-Esprit. Le deuxième arbre était celui de la connaissance du bien et du mal.

Adam et Ève devaient faire un choix entre les deux arbres. Voilà pourquoi Dieu permit à Satan de venir vers eux pour les tenter.

Adam et Ève furent créés avant le coucher du soleil, le vendredi, et ensuite, au cours du premier sabbat, Dieu leur enseigna Sa loi.

Voilà pourquoi Il les avertit que, s'ils mangeaient de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, ils mourraient, car le péché est la transgression de la loi et le salaire pour avoir péché, pour avoir transgressé la loi, est la mort.
Dieu n'aurait pas pu leur dire cela avant de leur avoir enseigné Sa loi ainsi que l'amende qui y était attachée en cas de transgression.

Adam et Ève n'auraient pas pu prendre de l'arbre de vie avant d'avoir fait face à Satan et d'avoir rejeté l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Dieu est le révélateur de la vérité.

La connaissance du bien et du mal, décider ce qui est bien et ce qui est mal, cela appartient à Dieu, c'est Sa prérogative. C'est Lui qui décide ce qu'est le péché, ce qui est juste. Ce n'est surtout pas notre conscience.

Voilà pourquoi Paul écrit ce qui se trouve dans Romains 7:7: "Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Loin de là! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Car je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'eût dit: Tu ne convoiteras point."

Adam et Ève s'approprièrent cette prérogative qui n'appartient qu'à Dieu et ils voulurent décider d'eux-mêmes ce qui était bien et ce qui était mal.
À l'époque où Paul écrivit son épître aux Romains, les païens avaient leur propre connaissance et Paul essaye de leur faire comprendre que leur connaissance n'est pas exacte.

Au chapitre 2, il s'adresse aux Juifs convertis qui étaient fiers d'avoir la loi et se croyaient, de ce fait, supérieurs aux païens. Mais le jugement qu'ils portaient sur les gentils en faisait des hypocrites. Voilà pourquoi Paul définit le Juif spirituel.

Au chapitre 3, il fait remarquer que tous ont péché, aussi bien les Juifs que les païens. L'acceptation du sacrifice de Christ est la seule façon d'être justifié (d'être rendu juste) et cela est nécessaire pour obtenir le salut.

Au chapitre 4, Paul confirme qu'il est nécessaire de croire en Dieu et donc de faire ce qu'Il nous dit, ce qu'Il nous commande de faire. L'exemple d'Abraham nous démontre que l'homme est justifié par la foi. Le chrétien doit donc avoir une foi vivante en Jésus-Christ.

Le chapitre 5 traite de la justification, de la réconciliation de l'homme avec Dieu, par la mort et la vie de Jésus-Christ.

Au chapitre 6, Paul développe la question du baptême et la nécessité de vaincre le péché. Il démontre combien il est important de crucifier le vieil homme, cette voie charnelle, et de vivre dans l'obéissance à la voie divine en conformité avec la loi de Dieu qui nous révèle comment aimer réellement Dieu et notre prochain.

Paul répond à la question de la loi et de la grâce en disant que ce n'est pas parce que nous sommes sous la grâce, que ce n'est pas parce que nous sommes graciés que nous devons continuer à vivre dans le péché, dans la transgression de la loi.

Au chapitre 7, il fait remarquer combien la voie du péché est différente de l'amour qui nous est révélé par la loi de Dieu. Il reconnaît combien il est nécessaire de vivre dans l'obéissance à la loi pour vaincre le péché et être heureux. Voilà pourquoi il ajoute: "Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?", qui me délivrera de cette nature humaine qui me pousse au péché?

Au chapitre 8, il fait comprendre que le Saint-Esprit doit entrer dans l'homme et lui donner la capacité d'obéir à Dieu et de rejeter le péché. Si Jésus-Christ vit Sa vie en nous, nous serons alors toujours sous Ses soins attentifs. Dans ce chapitre, Paul montre qu'il n'y a pas de condamnation pour ceux qui marchent selon l'Esprit et non pas selon la chair.

La nature humaine est ennemie de Dieu, elle Lui est hostile, elle ne se soumet pas à Dieu, elle ne le peut même pas avant d'avoir reçu le Saint-Esprit de Dieu.

C'est le Saint-Esprit qui nous conduit, qui nous pousse et qui ouvre notre esprit à la compréhension de la parole de Dieu.

Dans sa première épître aux Corinthiens, au chapitre 2, Paul écrit que l'esprit naturel ne peut comprendre les choses de Dieu, un animal ne peut comprendre la connaissance de l'homme et l'homme ne peut comprendre la connaissance de Dieu que par le Saint-Esprit.

Aucune connaissance qui vient à l'esprit de l'homme n'est une connaissance spirituelle, notre esprit ne peut la recevoir.

Dieu a donc créé l'homme avec un esprit, mais Il n'a pas terminé Sa création. L'homme n'est pas fini, il n'est pas achevé, la création de l'homme a été volontairement incomplète car l'esprit de l'homme a besoin de recevoir l'Esprit de Dieu.

Nous ne pouvons pas comprendre les choses spirituelles que Dieu a en réserve pour nous, avant d'avoir reçu le Saint-Esprit, et c'est le Saint-Esprit de Dieu qui développe en nous un caractère juste et saint.

Le caractère de Dieu doit venir de Dieu, mais avec notre consentement et notre désir. C'est ce que Paul explique dans ce chapitre. Le monde ne comprend pas tout cela!

Un passage intéressant se situe encore dans Romains 8:16: "L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu."
Autrement dit, "l'Esprit [de Dieu] lui-même [Son Saint-Esprit] rend témoignage à notre esprit [à l'esprit qui est dans l'homme] que nous sommes enfants [engendrés] de Dieu." Quand il se combine, quand il s'allie à notre esprit, alors il nous apporte la connaissance spirituelle.

Nous en arrivons au chapitre 9 que nous venons d'étudier.

Dans ce chapitre, Paul fait part de la tristesse qu'il ressent pour ses frères israélites, mais il sait que Dieu ne les a pas oubliés éternellement, pas plus qu'Il n'a oublié d'une manière définitive tous les païens qui sont morts, car Dieu a toujours été un Dieu d'amour et Il le restera.

Pourquoi Dieu a-t-Il supprimé l'humanité à l'époque du déluge? C'est par amour, pour éviter que cette multitude ne devienne totalement irrécupérable par trop d'endurcissement.

L'homme était devenu profondément méchant, violent et destructif, les races se mélangeaient.

Le livre de la Genèse nous informe que Noé était resté intègre, pur, même dans sa généalogie, au point de vue racial.

Plus tard, lorsque l'Éternel amène les plaies sur les Égyptiens, c'est pour leur montrer que leurs dieux ne sont que de faux dieux!

Tout ce que Dieu fait, Il le fait par amour et avec amour. Il a voulu préserver les races à la tour de Babel, c'est là qu'Il a dispersé les races, car l'homme voulait un seul langage et une seule race.

Abraham, plus tard, a vécu parmi les Noirs dans le pays de Canaan.

Retenons cependant qu'Isaac était un Blanc, il fut l'enfant de la promesse mentionnée au verset 9.

Remarquons qu'Abraham était le type de Dieu, le Père, son fils Isaac était, lui, le type de Christ, le Fils, et Rébecca, la femme d'Isaac, était le type de l'Église. En tant qu'Église, nous devons aimer Jésus-Christ, l'époux, avant de Le voir, tout comme Rébecca a aimé Isaac avant de l'avoir vu. Mais Dieu supervisait la chose et tout s'est bien déroulé. Aujourd'hui, Dieu reste Celui qui décide qui doit être appelé et sauvé.

Dieu appelle ceux qui sont capables de répondre favorablement à l'appel qui leur est adressé.

Dieu connaissait-Il, avant même que le monde fût, le nom de tous ceux qui seraient appelés en ce vingtième siècle? Ou regarde-t-Il plutôt tous les gens et fait-Il Son choix maintenant pour en faire des élus, prédestinés avant la fondation du monde?

Autrement dit, avant la fondation du monde, Dieu avait-Il choisi les appelés d'aujourd'hui par leur nom ou avait-Il choisi un groupe dont ceux qui en feraient partie seraient sélectionnés aujourd'hui seulement, à notre époque seulement?

C'est la seconde explication qui est la bonne.

Dieu a choisi Abraham parce qu'Il a vu qu'il possédait les qualités nécessaires pour développer un caractère rempli de justice, de foi, de fermeté. C'est alors qu'Il l'a appelé personnellement et qu'Il lui a donné sa chance, mais Il ne savait pas si Abraham accepterait, parce que, lorsque Dieu appelle, Il laisse la personne entièrement libre de prendre la décision qu'elle veut. Pour Abraham, nous savons qu'il répondit d'une manière positive et il devint ainsi le père des fidèles.

Et lorsque Dieu a appelé Jacob, Il savait aussi qu'il possédait toutes les qualités pour répondre affirmativement. Mais il arrive parfois que Dieu juge les qualités d'un individu avant sa naissance, comme ce fut le cas de Jérémie.
"La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations" (Jér. 1:4-5).

Et nous arrivons au dixième chapitre dans lequel nous verrons que les Israélites rejettent la justice de Dieu pour établir leur propre justice. Ils sont trop concentrés par leur propre piété pour reconnaître la justice de leur Créateur.

CHAPITRE 10

Romains 10:1: "Frères, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés."

Paul parle ici des Israélites. Ce verset est la continuation des précédents (Rom. 9:31-33).

Paul sait qu'Israël aura sa chance, son tour viendra, mais plus tard. C'est ce qu'il écrit dans le chapitre suivant: "Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages, c'est qu'une partie d'Israël est tombée dans l'endurcissement, jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés" (Rom. 11:25-26).

Romains 10:2: "Je leur rends le témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence."

Beaucoup, même dans le monde aujourd'hui, ont un grand "zèle pour Dieu, mais sans intelligence", et quand on leur apporte la vérité, ils ne veulent pas l'écouter. Il y en a peu qui acceptent de reconnaître que leurs croyances ne sont qu'erreurs. Ils se refusent à admettre que leurs vérités, ces vérités qui leur ont été inculquées et auxquelles ils se sont accrochés pendant toute leur vie, ne sont que fausses doctrines.

Romains 10:3: "Ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu."

Israël recherchait "la justice" par ses œuvres, les œuvres d'ergon, des durs labeurs physiques. C'est de cela dont il était question dans Romains 9:30-32.
Israël - particulièrement les Juifs - ne voulait pas obtenir "la justice" qui vient "de Dieu", par le sacrifice de Jésus-Christ. Il voulait l'obtenir par sa propre justice, par ses œuvres.

Romains 10:4: "Car Christ est la fin de la loi pour la justification de tous ceux qui croient."

"Fin" est une traduction du grec télos, qui signifie "but". Ce mot est très bien traduit dans 1 Timothée 1:5: "Le but [télos] du commandement, c'est une charité venant d'un cœur pur, d'une bonne conscience, et d'une foi sincère."
Nous constatons ici que Jésus-Christ est "le but" de la loi. Comment cela peut-il se faire? Il est "le but" de la loi, mais de cette loi qui a été donnée plus tard, à cause des transgressions.

Donc, la loi des sacrifices, la loi d'ergon, celle des durs labeurs physiques, était de conduire à Jésus-Christ.

"Pourquoi donc la loi? Elle a été donnée ensuite, à cause des transgressions, jusqu'à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite; elle a été promulguée par des anges, au moyen d'un médiateur. Or, le médiateur n'est pas médiateur d'un seul, tandis que Dieu est un seul. La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu? Loin de là! S'il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l'Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi de Jésus-Christ à ceux qui croient. Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue" (Gal. 3:19-25).

Jésus-Christ est le Seul qui puisse nous justifier (Rom. 5:9).

Jésus-Christ nous a laissé un exemple que nous devons suivre et Il a vécu sans pécher, sans transgresser la loi, c'est la raison pour laquelle Il n'a jamais offert de sacrifice.

Le but de la loi des sacrifices était de conduire à Jésus-Christ, qui était en même temps le sacrificateur, la victime expiatoire et celui qui offrait le sacrifice puisqu'Il S'est offert volontairement.

Puisqu'Il S'est offert une fois pour toutes et pour tous les péchés de l'humanité entière, nous n'avons plus besoin de cette loi des sacrifices, ces sacrifices représentant le sacrifice suprême de notre Sauveur.

Romains 10:5: "En effet, Moïse définit ainsi la justice qui vient de la loi: L'homme qui mettra ces choses en pratique vivra par elles."

Ce passage est probablement tiré de Lévitique 18:1-5: "L'Éternel parla à Moïse, et dit: Parle aux enfants d'Israël, et tu leur diras: Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous ne ferez point ce qui se fait dans le pays d'Égypte où vous avez habité, et vous ne ferez point ce qui se fait dans le pays de Canaan où je vous mène: vous ne suivrez point leurs usages. Vous pratiquerez mes ordonnances, et vous observerez mes lois: vous les suivrez. Je suis l'Éternel, votre Dieu. Vous observerez mes lois et mes ordonnances: L'homme qui les mettra en pratique vivra par elles. Je suis l'Éternel."

Mettre "ces choses en pratique", c'est vivre "par elles", mais ce n'est pas en recevoir le salut qui ne vient que de Jésus-Christ. Dans ce passage du livre du Lévitique, nous trouvons l'amplification, l'explication du septième commandement qui traite de l'adultère, mais il est question aussi des ordonnances relatives aux sacrifices.

"Quand vous offrirez à l'Éternel un sacrifice d'actions de grâces, vous l'offrirez en sorte qu'il soit agréé. […] L'homme amènera pour sa faute à l'Éternel, à l'entrée de la tente d'assignation, un bélier en sacrifice de culpabilité" (Lév. 19:5 et 21).

Ni l'observance des commande-ments, ni l'observance de la loi des sacrifices ne peut justifier. Seul le sang de Christ nous justifie. Moïse a donc défini la justice qui vient de la loi en disant qu'il fallait vivre par elle, mais il ne dit pas que son observance amène la justification.

Romains 10:6-7: "Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton cœur: Qui montera au ciel? C'est en faire descendre Christ; ou: Qui descendra dans l'abîme? C'est faire remonter Christ d'entre les morts."
Comprenons bien ces deux versets, ils sont importants! Ils nous enseignent ce qu'il ne faut pas dire ou penser. "Qui montera au ciel?", autrement dit "Qui peut prendre, ne serait-ce que pour son cas personnel, la place de Jésus-Christ, le Sauveur qui maintenant est assis à la droite de Dieu?" Oui, qui peut prendre Sa place?

Si je peux obtenir mon salut par mes œuvres, soit par l'observance des commandements, soit par la pratique de la loi des sacrifices, alors j'ai aussi le droit, ne serait-ce que pour mon compte personnel, de m'asseoir à la place du Christ et, si je prends Sa place, dans ce cas, je Le fais descendre du ciel.
"Qui descendra dans l'abîme?", autrement dit "Qui mourra par mes fautes?" Est-ce moi encore? Dans ce cas, je fais remonter Jésus-Christ d'entre les morts, Il n'est pas mort pour moi, Il n'avait aucune raison de mourir à ma place.

Voilà donc ce que "la justice qui vient de la foi" nous demande de ne pas dire! Que dit-elle donc?

Romains 10:8: "Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c'est la parole de la foi que nous prêchons."

Si vraiment nous avons reçu le Saint-Esprit dont il est question dans le chapitre 8, alors "la parole [la vérité - "Ta parole est la vérité" -Jean 17:17] est près de toi [nous], dans ta [notre] bouche et dans ton [notre] cœur. Or, c'est la parole de la foi" en Jésus-Christ, et non la parole du salut par les œuvres, "que nous prêchons".

Romains 10:9: "Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé."

Le mot "confesses" est traduit du grec homologeo qui signifie "avouer, reconnaître comme vrai". Ce mot n'a absolument pas le sens de prêcher, comme certains l'affirment. Paul écrit donc: "Si tu avoues, si tu reconnais comme vrai, de ta bouche, le Seigneur Jésus". Mais Le reconnaître comme vrai quoi? Comme vrai Sauveur, comme le véritable Sauveur, c'est ce que Paul s'efforce de nous faire comprendre par les versets précédents. Alors si tu reconnais cela "et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts": pourquoi faut-il croire cela? Parce que c'est par Sa vie, par Sa résurrection que nous serons sauvés (Rom. 5:10).

Par conséquent, si nous croyons "que Dieu l'a ressuscité des morts" par la puissance du Saint-Esprit, ce même Saint-Esprit rendra aussi la vie à nos corps mortels et nous obtiendrons ainsi le salut, la vie éternelle (Rom. 8:11).
Romains 10:10: "Car c'est en croyant du cœur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut, selon ce que dit l'Écriture:"
C'est par la foi qu'on obtient "la justice, et c'est en confessant [en reconnaissant Jésus-Christ comme vrai Sauveur] de la bouche qu'on parvient au salut".

Romains 10:11: "Quiconque croit en lui ne sera point confus."
"Confus" signifie "déconcerté", "honteux", "penaud", "piteux" comme le seront beaucoup au moment de la deuxième résurrection.

Romains 10:12-13: "Il n'y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu'ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l'invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé."
Suffit-il de dire "Seigneur" pour être "sauvé"? Suffit-il de croire en Lui pour être "sauvé"? La réponse se trouve dans Matthieu 7:21: "Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux."
"Jésus répondit: Il est écrit: L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu" (Matth. 4:4).

Pour être "sauvé", il faut donc reconnaître Jésus-Christ comme notre Sauveur mais aussi suivre Son enseignement et pratiquer ce qu'Il nous demande de pratiquer.

Romains 10:14-16: "Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés? selon qu'il est écrit: Qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles! Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle. Aussi Ésaïe dit-il: Seigneur, qui a cru à notre prédication?"

Ésaïe pouvait déjà dire cela, mais combien aujourd'hui entendent la prédication et y croient?

Romains 10:17: "Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ."

Mais cela ne peut venir que des véritables ministres de Dieu, non des ministres des autres Églises qui affirment, sous la séduction de Satan, que la loi est abolie, autorisant et enseignant ainsi la transgression de loi, c'est-à-dire le péché.

Romains 10:18: "Mais je dis: N'ont-ils pas entendu? Au contraire! Leur voix est allée par toute la terre, et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde."
C'est ce qui se fait aujourd'hui avec la radio, la T.V, le Siècle à Venir, etc.
Romains 10:19-21: "Mais je dis: Israël ne l'a t-il pas su? Moïse, le premier, dit: J'exciterai votre jalousie par ce qui n'est point une nation, je provoquerai votre colère par une nation sans intelligence. Et Ésaïe pousse la hardiesse jusqu'à dire: J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis manifesté à ceux qui ne me demandaient pas. Mais au sujet d'Israël, il dit: J'ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle et contredisant."

Ces paroles se trouvent dans Ésaïe 65:1-7, et Dieu fera passer Son peuple par de grandes tribulations, il en périra un grand nombre mais, après cela, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, tout Israël sera sauvé et ils sauront que l'Éternel est l'Éternel. Alors, ils connaîtront le vrai Dieu.

Aujourd'hui, la grande majorité ne sait qui Il est. Nous, par suite de notre appel, nous le savons, nous Le connaissons; faisons donc en sorte de ne pas l'oublier.

Nous allons poursuivre l'épître de Paul aux Romains. Nous avons vu au chapitre dix Paul reconnaître que ses frères israélites ont du zèle pour Dieu et souhaiter qu'ils soient sauvés.

C'est au verset quatre de ce dixième chapitre que Paul écrit que Jésus-Christ est la "fin" de la loi. Que ce mot télos soit traduit par "fin" ou encore par "but", qu'importe! Ce qui compte, c'est de savoir que la loi en question n'est pas celle des dix commandements car, selon le Psaume 119, les commandements ont été établis pour toujours, ils forment la base d'une loi éternelle.

La loi mentionnée par Paul au verset quatre est celle des œuvres, du grec ergon, celle qui demande de durs labeurs physiques.

Il s'agit de la lettre de la loi qui a été donnée ensuite, plus tard, jusqu'à une époque de réformation seulement. Cette loi était temporaire, les sacrifices d'animaux n'étant plus requis depuis le sacrifice de Christ.

C'est d'elle dont il est question dans Galates 2:16, Galates 3:19 et Hébreux 9:9-10.

Paul, qui souhaite que ses frères israélites soient sauvés, explique au chapitre onze quand et comment ils le seront.

Le chapitre onze que nous allons examiner est prophétique. Nous allons constater que Dieu n'appelle, au cours de la présente époque, qu'un reste seulement parmi ceux qu'Il a aveuglés et, si Israël a été aveuglé, c'est parce que Dieu veut greffer les païens à l'Église de Dieu.

Rappelons-nous que Dieu ne fait pas acception de personne, tous les hommes auront leur chance, ce sera une chance égale pour tout être humain, mais tous n'auront pas leur chance en même temps et chacun n'aura qu'une chance. Ne la gâchons donc pas!

Ne nous laissons pas influencer par Satan, par le monde et par notre nature humaine.

CHAPITRE 11

Romains 11:1: "Je dis donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là! Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin."

"Dieu a t-il rejeté son peuple" en faveur des gentils? Absolument pas! La preuve, Paul l'apporte par lui-même. Il a été appelé par Dieu alors qu'il est "Israélite".

Comment Paul peut-il se dire "Israélite, [...] de la tribu de Benjamin" et être "Juif" par-dessus le marché?

Comme il le déclare dans Actes 21:39: "Je suis Juif, reprit Paul, de Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville qui n'est pas sans importance. Permets-moi, je te prie, de parler au peuple." Et dans Actes 22:3: "Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui."

Par son ascendance, Paul est Benjamite, il descend de la tribu de Benjamin, une des douze tribus d'Israël; il est donc ainsi Israélite.

Cependant, par sa nationalité, il est Juif, de la maison de Juda. Faisons bien la différence entre la tribu de Juda et la maison de Juda! Jacob, qui fut surnommé Israël, eut douze fils desquels descendirent les douze tribus d'Israël. Sous David, ces douze tribus étaient unies et elles formaient alors la nation d'Israël. Mais après la mort de Salomon, ces douze tribus se séparèrent et formèrent deux nations.

La tribu de Juda se sépara des autres tribus afin de garder le roi Roboam que la nation d'Israël rejetait.

La tribu de Benjamin suivit la tribu de Juda. La nouvelle nation ainsi formée, dont la capitale resta Jérusalem, fut connue sous le nom de maison de Juda.
Son peuple, composé de Benjamin et de Juda, reçut le nom de "Juifs".
Voilà pourquoi Paul peut se dire Israélite, de la tribu de Benjamin et Juif. Paul est tout cela et, en même temps, il est membre de l'Église de Dieu.

Romains 11:2-3: "Dieu n'a point rejeté son peuple qu'il a connu d'avance. Ne savez-vous pas ce que l'Écriture rapporte d'Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël: Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie?"

Nous savons par les prophéties, notamment celles d'Ésaïe et d'Ézéchiel, que Dieu n'a pas oublié Son peuple. Loin de là!

Mais Il a aveuglé Israël de façon à pouvoir greffer les païens à Son Église! Voilà pourquoi Dieu aveugle Israël et le laisse dans l'ignorance afin de lui montrer Sa grâce lors de la deuxième résurrection. Quant aux paroles d'Élie, elles sont tirées de 1 Rois 19:10 et 14, où Élie dit à l'Éternel: "Ils ont tué par l'épée tes prophètes", c'est-à-dire ils ne permettent à personne de leur parler en ton nom, ils tuent ceux qui restent fidèles à la grande mission que tu leur as confiée!

"Ils ont renversé tes autels", ils ne veulent ainsi rien retenir de la véritable religion, ils se refusent ainsi à rendre le moindre culte au Dieu vivant.
"Je suis resté moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie", autrement dit, il n'y a plus de prophètes à part moi, et malgré tout ils cherchent à me détruire pour ne plus entendre la vérité, une vérité qui vient de toi.

Remarquons que, déjà à l'époque, la vérité n'était transmise que par les prophètes, et non par le commun des mortels ou par un membre de la congrégation de l'époque. Nous en trouvons la preuve dans le fait qu'on ne tue que les prophètes de Dieu, personne d'autre. Ce sont eux qui parlaient au nom de Dieu et ce sont eux qui révélaient la volonté divine.

Romains 11:4: "Mais quelle réponse Dieu lui fait-il? Je me suis réservé sept mille hommes qui n'ont point fléchi le genou devant Baal."

Dieu, dans Sa réponse, révèle à Élie qu'il y a dans le pays un certain nombre de personnes qui continuent à Lui être fidèles et qui, malgré la persécution de Jézabel, marquent leur attachement au Dieu vivant, et que Celui-ci les protège de la rage sanguinaire de la reine.

Baal est la représentation symbolique de Satan. C'est aussi la personnification de tous les faux dieux. Parfois la Bible se réfère aux Baals (au pluriel), se référant ainsi à tous les faux dieux.

"On renversa devant lui les autels des Baals, et il abattit les statues consacrées au soleil qui étaient dessus; il brisa les idoles, les images taillées et les images en fonte, et les réduisit en poussière, et il répandit la poussière sur les sépulcres de ceux qui leur avaient sacrifié; et il brûla les ossements des prêtres sur leurs autels" (2 Chr. 34:4).

Romains 11:5: "De même aussi dans le temps présent, il y a un reste selon l'élection de la grâce."

Il y a aussi "un reste" parmi les Israélites du temps présent. Ce "reste" est appelé, alors que la grande majorité ne l'est pas. Il y a donc une certaine similitude entre les "sept mille" du verset précédent, ces "sept mille" que Dieu S'était "réservés", et le "reste" actuel, les quelques Israélites appelés aujourd'hui.

Rappelons-nous que nous sommes appelés "selon l'élection de la grâce" et non à cause de nos œuvres. Nos œuvres ne sauvent pas, mais si, de condamnés à mort que nous étions par suite de nos transgressions, de nos péchés, nous sommes graciés, il nous faut dès lors vivre, non plus en transgresseurs de la loi, mais en parfaits observateurs de celle-ci.

C'est ce que Romains 2:13 confirme.

Romains 11:6: "Or, si c'est par grâce, ce n'est plus par les œuvres; autrement la grâce n'est plus une grâce. Et si c'est par les œuvres, ce n'est plus une grâce; autrement l'œuvre n'est plus une œuvre."

Nous avons été choisis, non à cause de nos bonnes œuvres, mais pour des raisons qui sont propres à Dieu. Il sait que nous possédons toutes les qualités nécessaires pour vaincre, d'autant plus qu'Il nous a accordé Son Saint-Esprit.
Cependant, il dépend de nous de nous laisser entraîner ou non loin de la vérité, comme c'est le cas pour quelques-uns qui croient être des instruments de Dieu!

En attaquant l'Église de Dieu et ses membres, en devenant des accusateurs des frères, ils montrent bien par qui ils sont dirigés.

Soyons donc attentifs à ne pas tomber dans leur mal et comprenons bien l'avertissement de l'apôtre Pierre: "Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera" (1 Pi. 5:8).

Romains 11:7-8: "Quoi donc? Ce qu'Israël cherche, il ne l'a pas obtenu, mais l'élection l'a obtenu, tandis que les autres ont été endurcis, selon qu'il est écrit: Dieu leur a donné un esprit d'assoupissement, des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre, jusqu'à ce jour."

En tant que nation, "Israël" ne recherche pas Dieu, et cela pour trois raisons: l'assoupissement spirituel, l'aveuglement spirituel et la surdité spirituelle. La base de cela, ce sont leurs transgressions.

Ils ne peuvent donc pas comprendre la vérité et Dieu est responsable de cette incompréhension, Dieu fait cela pour leur bien. Mais Il écartera le voile qui leur masque la vérité, lors d'une époque plus favorable, car Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
Romains 11:9-10: "Et David dit: Que leur table soit pour eux un piège, un filet, une occasion de chute, et une rétribution! Que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir, et tiens leur dos continuellement courbé!"
"Que leur table soit pour eux un piège". Ceci doit être pris dans le sens spirituel, car les Églises du monde se nourrissent d'abominations. Elles enseignent le péché, la transgression de la loi! Et les Israélites modernes sont tombés dans le "piège", un piège tendu par Satan, un piège dans lequel nous nous trouvions avant que Dieu ne nous amène dans Son Église!

Romains 11:11: "Je dis donc: Est-ce pour tomber qu'ils ont bronché? Loin de là! Mais par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens, afin qu'ils fussent excités à la jalousie."

Ils ne sont pas tombés à jamais, Dieu fait en sorte que les nations apprennent le résultat final du péché. L'ancien Israël et la maison de Juda l'ont appris à la suite de leur désobéissance et il est probable que les païens auraient plus de difficultés à admettre la vérité, si les Juifs, par exemple, avaient été convertis et justifiés avant eux.

Israël a trébuché, c'est pourquoi Dieu a choisi d'appeler les païens afin d'exciter "la jalousie" du peuple élu, pour lui donner de l'émulation lorsque l'époque de son appel viendra. Il y a cependant des appelés parmi l'Israël moderne.

À l'époque des apôtres, les Juifs n'étaient pas d'accord avec l'enseignement de Jésus-Christ, car cela n'était pas conforme à leurs lois, à leurs traditions surtout, ni à leur façon de vivre. Ils voulaient que les autres se plient à leurs croyances, et nous trouvons encore cette façon de voir aujourd'hui.

Toute rébellion, aussi légère soit-elle, est toujours inspirée par Satan et ses démons.

Romains 11:12: "Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous."

Si, par suite de la "chute" d'Israël, des païens sont appelés au salut, combien de païens ne seront-ils pas appelés lorsque Israël le sera aussi? Cela aura lieu lorsque s'accomplira ce qui est décrit dans le récit de la vallée des ossements.
"Et vous saurez que je suis l'Éternel, lorsque j'ouvrirai vos sépulcres, et que je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple!" (Éz. 37:13).

"Et tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je prendrai les enfants d'Israël du milieu des nations où ils sont allés, je les rassemblerai de toutes parts et je les ramènerai dans leur pays" (Éz. 37:21).

C'est après cette résurrection-là que tous connaîtront l'Éternel.

"Je ramènerai leurs captifs, les captifs de Sodome et de ses filles, les captifs de Samarie et de ses filles, et tes captifs au milieu des leurs, afin que tu subisses ton opprobre, et que tu rougisses de tout ce que tu as fait, en étant pour elles un sujet de consolation. Tes sœurs, Sodome et ses filles, reviendront à leur premier état, Samarie et ses filles reviendront à leur premier état; et toi et tes filles, vous reviendrez à votre premier état" (Éz. 16:53-55).

Romains 11:13-14: "Je vous le dis à vous, païens: en tant que je suis apôtre des païens, je glorifie mon ministère, afin, s'il est possible, d'exciter la jalousie de ceux de ma race, et d'en sauver quelques-uns."

Paul, qui est l'"apôtre des païens" et non celui des Juifs, "glorifie" son "ministère", afin que, si cela était "possible", il puisse, par son enseignement et grâce à la conversion des païens, "exciter la jalousie" d'une petite partie "de ceux de" sa "race", la maison d'Israël, pour qu'ainsi quelques-uns soient amenés à la repentance, à la conversion, au salut.

Souvent, on a l'impression que Paul n'était que l'apôtre des gentils, mais il avait reçu une triple mission qui est décrite dans Actes 9:15: il devait porter le nom du Christ devant:

1. les nations, les peuples païens, les gentils;
2. les rois (Paul s'est présenté devant eux);
3. les fils d'Israël, soit les dix tribus perdues.

Romains 11:15: "Car si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d'entre les morts?"

Dieu les réintégrera lorsqu'Il les ressuscitera d'entre les morts. C'est à ce moment-là qu'ils sauront enfin qui est l'Éternel et que les nations le sauront aussi.

Romains 11:16: "Or si les prémices sont saintes, la masse l'est aussi; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi."

"Si les prémices", les appelés parmi les Israélites, "si" ces "prémices" que l'on a prélevées d'une "masse" ("la masse", ce sont tous les Israélites), "si" ces "prémices sont saintes", alors "la masse l'est aussi".

Paul tire cette image de Nombres 15:20-21: "Vous présenterez par élévation un gâteau, les prémices de votre pâte; vous le présenterez comme l'offrande qu'on prélève de l'aire. Vous prélèverez pour l'Éternel une offrande des prémices de votre pâte, dans les temps à venir."

Paul fait encore remarquer que, "si la racine est sainte" ("la racine", c'est aussi le cep, c'est Jésus-Christ), dans ce cas "les branches", les sarments qui sont appelés, sont saintes également. Voilà pourquoi nous devons nous attacher à Jésus-Christ et à l'Église qu'Il a bâtie.

Tous ceux qui ont été exclus parce qu'ils s'opposaient à l'Église, qui ne voulaient suivre que leur enseignement personnel, ne sont plus attachés au corps de Christ.

"Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l'autorité et injurient les gloires. Or, l'archange Michel, lorsqu'il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n'osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit: Que le Seigneur te réprime!" (Jude 8-9).

Ceux qui ne sont plus parmi nous, ayant porté "un jugement" contre nous, ont jugé et condamné.

"Eux, au contraire, ils parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ils se corrompent dans ce qu'ils savent naturellement comme les brutes" (Jude 10).

Mais dans "ce qu'ils savent" par nature, comme des "brutes", comme des animaux, "ils" s'y "corrompent". Que d'injures les véritables chrétiens ne reçoivent-ils pas?

"Malheur à eux! Car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré" (Jude 11).

Caïn a tué son frère, et eux, par leur raisonnement, par leurs arguments, ils peuvent tuer en conduisant les autres vers la seconde mort.

"Balaam" était poussé par Satan à détruire l'Israël physique et eux sont poussés à détruire l'Israël spirituel.

Quant à "Coré", lui, il voulait prendre la place de Moïse (Nom. 16).

Romains 11:17: "Mais si quelques- unes des branches ont été retranchées, et si toi, qui étais un olivier sauvage, tu as été enté à leur place, et rendu participant de la racine et de la graisse de l'olivier,"

L'"olivier sauvage", ce sont les païens qui ont été entés, greffés à Jésus-Christ pour porter du fruit, en devenant participants "de la racine" - Jésus-Christ - et de la graisse, de la sève "de l'olivier". Cette sève était destinée aux "branches" naturelles, à Israël, mais il s'en nourrira plus tard, lorsqu'il ne sera plus retranché "de la racine".

Romains 11:18: "ne te glorifie pas aux dépens de ces branches. Si tu te glorifies, sache que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte."

Paul avertit les païens de ne pas s'enfler d'orgueil à cause de la faveur qui leur est faite. Puisque "l'olivier sauvage" ne se "glorifie pas" par rapport aux "branches" qui "ont été retranchées", alors que les païens qui sont greffés à Jésus-Christ ne se glorifient pas au détriment d'Israël.

N'oublions pas que les promesses viennent par Abraham et par Jésus-Christ.
Romains 11:19-21: "Tu diras donc: Les branches ont été retranchées afin que moi je fusse enté. Cela est vrai; elles ont été retranchées pour cause d'incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t'abandonne pas à l'orgueil, mais crains; car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus."

Voilà un avertissement pour nous tous! Dieu n'a pas épargné Israël qui avait le cœur endurci par le péché. Craignons donc d'endurcir notre cœur par le péché et la rébellion, car alors, Dieu ne nous "épargnera pas non plus".
Nous lisons ici qu'Israël a été retranché "pour cause d'incrédulité", il croyait en ses propres œuvres, en lui-même, alors que nous, nous subsistons "par la foi", par la foi en Jésus-Christ, par la foi en Sa parole, mais aussi par la foi dans l'Église qui est la colonne et l'appui de la vérité. Voilà pourquoi les vérités sont révélées par l'Église!

Romains 11:22: "Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté; autrement tu seras aussi retranché."

Il y a dans ce verset une promesse et un avertissement qui s'adressent à chacun de nous! Dieu fera preuve de "bonté" envers nous, si nous observons Ses commandements et si nous faisons ce qui Lui est agréable. Mais nous trouvons aussi dans ce passage la preuve que nous pouvons être retranchés, après avoir été appelés, si nous nous éloignons de Dieu ou si nous nous laissons entraîner à la rébellion qui peut être provoquée par une trop grande propre justice.

Romains 11:23: "Eux de même, s'ils ne persistent pas dans l'incrédulité, ils seront entés; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau."

Lorsqu'il sera appelé, Israël, qui aujourd'hui est retranché, sera greffé "de nouveau" "sur l'olivier franc", pour autant qu'il ne persiste pas dans son "incrédulité".

Romains 11:24: "Si toi, tu as été coupé de l'olivier naturellement sauvage, et enté contrairement à ta nature sur l'olivier franc, à plus forte raison eux seront-ils entés selon leur nature sur leur propre olivier."

En écrivant que nous avons été greffés "sur l'olivier franc", sur Jésus-Christ, et cela contrairement à notre "nature", Paul essaye de nous faire comprendre à quel point l'appel de Dieu est un miracle car, avant cela, nous étions un "olivier sauvage" ne portant pas de fruit, nous vivions dans le péché.
Mais voilà que depuis notre appel, nous qui étions des arbres sans fruit, des arbres stériles et sans valeur, nous sommes greffés à Jésus-Christ pour porter du fruit, et cela avec l'aide du Saint-Esprit. Nous portons des fruits, si vraiment l'Esprit de Dieu demeure en nous!

Romains 11:25: "Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages, c'est qu'une partie d'Israël est tombée dans l'endurcissement, jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée."

Cet "endurcissement" survenu à la grande majorité d'Israël durera jusqu'à ce que "la totalité des païens soit" entrée. Quand cela aura-t-il lieu? Après le retour de Christ, quand Il fera une alliance nouvelle avec la maison d'Israël et la maison de Juda.

"En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n'aurait pas été question de la remplacer par une seconde. Car c'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël: Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d'Égypte; car ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, et moi aussi je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur. Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur; et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Aucun n'enseignera plus son concitoyen, ni aucun son frère, en disant: Connais le Seigneur! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux; parce que je pardonnerai leurs iniquités, et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés" (Héb. 8:7-12).

Cette "alliance" sera faite avec toute l'humanité également car les nations monteront à Jérusalem.

"Tous ceux qui resteront de toutes les nations venues contre Jérusalem monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles. S'il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles. Si la famille d'Égypte ne monte pas, si elle ne vient pas, la pluie ne tombera pas sur elle; elle sera frappée de la plaie dont l'Éternel frappera les nations" (Zach. 14:16-18).
Et la connaissance de Dieu sera partout.

"Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l'Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent" (Hab. 2:14).

Cette "alliance", Dieu l'a faite avec nous, le jour où nous Lui avons promis: "Père, je ferai tout ce que tu me demanderas de faire!" Sommes-nous toujours dans la même disposition aujourd'hui? C'est au moment de cette alliance que Dieu a ôté, a effacé nos péchés. Essayons donc de ne pas retourner à ce que nous avons vomi!

Romains 11:26-27: "Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés; et ce sera mon alliance avec eux, lorsque j'ôterai leurs péchés."

"Tout Israël sera"-t-il "sauvé"? Non, nous savons qu'il y aura encore des rebelles irréductibles, des gens qui refuseront de faire la volonté de Dieu! C'est de ceux-là que Malachie parle.

"Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise, tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume; le jour qui vient les embrasera, dit l'Éternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau. […] Et vous foulerez les méchants car ils seront comme de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je prépare, dit l'Éternel des armées" (Mal. 4:1 et 3).

"Tout Israël", ce n'est pas tous les individus. Lorsque la Bible parle de toute une ville, ce n'est pas nécessairement tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants de la ville.

Romains 11:28: "En ce qui concerne l'Évangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l'élection, ils sont aimés à cause de leurs pères."

Au début, c'est Israël qui avait été choisi! Actuellement, en ce qui concerne le choix ou la sélection pour le Royaume de Dieu, "ils sont ennemis" momentanément. "Mais en ce qui concerne l'élection, ils sont aimés" à cause des patriarches, ils sont le peuple élu.

Romains 11:29: "Car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel."
"L'appel" est donc irrévocable, rien ne peut annuler les promesses divines, et pour cause! Dieu n'appellera pas deux fois.

"C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel. C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet. Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; mais si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu" (Héb. 6:1-8).

Romains 11:30-31: "De même que vous avez autrefois désobéi à Dieu, et que par leur désobéissance vous avez maintenant obtenu miséricorde, de même ils ont maintenant désobéi, afin que, par la miséricorde qui vous a été faite, ils obtiennent aussi miséricorde."

Comment pourront-ils obtenir miséricorde "par la miséricorde qui [nous] a été faite"? Parce que, pendant le millénaire et la période du Grand Trône Blanc qui suivra, nous les enseignerons!

Romains 11:32: "Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous."

Voilà pourquoi Dieu permet "la désobéissance"! Retenons bien que permettre n'est pas vouloir.

Romains 11:33: "Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles!"

Ce n'est certainement pas de la façon décrite dans ce chapitre que l'humanité aurait pu même envisager son salut.

Romains 11:34: "Qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller?"

Personne ne connaît Ses pensées.

"Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme d'iniquité ses pensées; qu'il retourne à l'Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Éternel" (És. 55:7-8).

Cependant, depuis que Dieu nous a donné les arrhes de l'Esprit, nous pouvons avoir une idée du grand plan divin, nous pouvons vaguement imaginer tout ce que Dieu a en réserve pour Ses créatures, pour Ses fils engendrés.

Romains 11:35: "Qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour?"

Dieu nous donne tout: la vie, la nourriture, l'intelligence, la volonté et même Son Saint-Esprit, cette puissance par laquelle nous Le louons et nous Lui rendons grâce.

Romains 11:36: "C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. À lui la gloire dans tous les siècles! Amen!"

Selon la première phrase, personne ne pourra donc jamais dire qu'il a été sauvé par ses œuvres, car c'est par la grâce.

"Et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu" (1 Cor. 1:28-29).

Voilà donc, mes frères et mes sœurs, ce que Dieu fait pour l'homme! Et comme Paul l'écrit à la fin du verset 36: "À lui la gloire dans tous les siècles! Amen!"

CHAPITRE 12

Romains 12:1: "Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable."

"Les compassions de Dieu", ce sont Ses bontés, Ses bénédictions, Son amour, Son pardon, Sa miséricorde.

En parlant des sacrifices, Paul se réfère aux holocaustes qui étaient des sacrifices totaux, complets, tout devait être brûlé, il n'en revenait rien aux Lévites.

"Il dépouillera l'holocauste, et le coupera par morceaux. Les fils du sacrificateur Aaron mettront du feu sur l'autel et arrangeront du bois sur le feu. Les sacrificateurs, fils d'Aaron, poseront les morceaux, la tête et la graisse, sur le bois mis au feu sur l'autel. Il lavera avec de l'eau les entrailles et les jambes; et le sacrificateur brûlera le tout sur l'autel. C'est un holocauste, un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel" (Lév. 1:6-9).

Dieu veut que nous nous dédions totalement à Lui, que nous pratiquions Sa volonté, que nous nous soumettions à Lui sans aucune restriction. Nous devons nous rappeler qu'Il est un Dieu jaloux.

Nous devons offrir "nos corps comme un sacrifice vivant"! Pourquoi? Parce qu'on ne pouvait offrir aucun animal mort, il fallait l'amener vivant et l'égorger devant Dieu. Cet animal devait être sans défaut.

Notre vieil homme avec ses défauts, ses péchés, est mort, il a été enseveli dans les eaux du baptême et nous en sommes sortis vivants pour marcher en nouveauté de vie.

C'est ce que Paul expliquait dans Romains 6:4-11. Nous sommes d'autant plus vivants que nous possédons les arrhes de l'Esprit, nous avons reçu un acompte du Saint-Esprit, de cette puissance qui rendra la vie à nos corps mortels.

Nous savons que nous ne sommes pas parfaits, il nous arrive encore de pécher, mais Jésus-Christ est mort pour tous nos péchés et nous sommes justifiés par Son sang.

Si nous nous repentons de nos fautes, Dieu détourne Ses regards de nos péchés et Il les efface. C'est ce que David confirme dans le Psaume 51 et c'est alors que nous redevenons à nouveau "un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu".

Nous sommes "un sacrifice saint" parce que mis à part par Dieu pour Lui obéir, pour apprendre à devenir des enseignants et participer à la première moisson.

"Saint" parce que, comme nous l'avons vu au cours du chapitre précédent, nous sommes greffés à une racine qui est sainte: Jésus-Christ. Par conséquent, nous, les branches, nous sommes saints aussi.

Enfin, Paul fait mention d'"un sacrifice agréable à Dieu"! Comment?

"L'holocauste" était "d'une odeur agréable à l'Éternel". C'est ce que nous avons lu au premier chapitre du livre du Lévitique.

"L'holocauste" symbolisait le "sacrifice" du Christ, un sacrifice parfait et complet: Jésus-Christ S'est offert Lui-même; Jésus-Christ était le sacrifice; Jésus-Christ était le sacrificateur.

Puisque Jésus-Christ nous a laissé un exemple que nous devons suivre, à notre tour, conformément à ce que Paul écrit, il faut que nous nous offrions nous-mêmes spirituellement parlant! Que nous soyons le sacrifice: notre corps; que nous soyons le sacrificateur.

Et nous pouvons offrir des sacrifices car nous sommes édifiés "pour former [...] un saint sacerdoce".

"Et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ" (1 Pi. 2:5).

Les holocaustes étaient des sacrifices volontaires, des offrandes faites à Dieu suite à une décision personnelle.

Le sacrifice de Jésus-Christ a été aussi un sacrifice volontaire, ce fut une décision personnelle de Sa part.

"Le Père m'aime parce que je donne ma vie afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père" (Jean 10:17-18).

Et notre sacrifice doit être volontaire lui aussi. C'est une décision que nous devons prendre de nous-mêmes, sans pression extérieure, uniquement dans le but de plaire à Dieu! C'est ainsi que notre sacrifice Lui sera d'une odeur agréable.

Romains 12:2: "Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait."

Paul demande de ne pas se conformer à la manière de vivre du monde, à ses voies, à ses coutumes.

"Le renouvellement de l'intelligence", nous l'obtenons par le Saint-Esprit. C'est cette puissance en nous qui nous permet de discerner "la volonté de Dieu", non pas à l'aide de notre raisonnement, mais par la compréhension de la parole de Dieu au sein de l'Église.

Romains 12:3: "Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de n'avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun."
Paul a été appelé par Dieu, "par la grâce" de Dieu qui en a fait un apôtre. Il ne s'en glorifie pas, il se considère comme indigne "d'être appelé apôtre" et comme "le moindre d'entre eux".

"Car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu. Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi" (1 Cor. 15:9).

Il demande de ne pas se glorifier, de ne pas avoir "une trop haute opinion [de soi-même], mais de revêtir des sentiments modestes."

C'est ce qu'il confirme dans Galates 6:3-5: "Si quelqu'un pense être quelque chose, quoiqu'il ne soit rien, il s'abuse lui-même. Que chacun examine ses propres œuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui; car chacun portera son propre fardeau."

Trop souvent, nous avons tendance à nous glorifier par rapport aux autres.
Si nous sommes ou si nous croyons être de la catégorie intellectuelle, si nous avons fait des études, c'est parce que Dieu nous en a donné les capacités. Nous n'avons donc pas à nous en glorifier.

C'était déjà ce qui s'était passé pour la construction du tabernacle, c'est ce que Dieu explique: "Moïse dit aux enfants d'Israël: Sachez que l'Éternel a choisi Betsaleel, fils d'Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda. Il l'a rempli de l'Esprit de Dieu, de sagesse, d'intelligence et de savoir pour toutes sortes d'ouvrages. Il l'a rendu capable de faire des inventions, de travailler l'or, l'argent et l'airain, de graver les pierres à enchâsser, de travailler le bois et d'exécuter toutes sortes d'ouvrages d'art. Il lui a accordé aussi le don d'enseigner, de même qu'à Oholiab, fils d'Ahisamac, de la tribu de Dan. Il les a remplis d'intelligence, pour exécuter tous les ouvrages de sculpture et d'art, pour broder et tisser les étoffes teintes en bleu, en pourpre, en cramoisi, et le fin lin, pour faire toute espèce de travaux et d'inventions" (Ex. 35:30-35).

Et il en est de même dans l'Église. C'est ce que Paul nous fait comprendre dans les versets suivants.

Romains 12:4-5: "Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres."

Notre corps physique est composé de différents membres: deux bras, deux jambes, deux pieds, etc. Tout cela fait partie du même "corps", mais leur fonction est différente.

Il en est de même de l'Église.

"Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part" (1 Cor. 12:27).

Nous sommes "le corps de Christ", "membres les uns des autres", actuellement frères et sœurs en Christ, beaucoup plus proches "les uns des autres" que nous ne le sommes d'amis ou de parents qui sont toujours du monde, qui ne sont pas encore convertis.

Mais, bien que nous soyons frères et sœurs en Jésus-Christ, nos talents, nos capacités mêmes diffèrent.

Romains 12:6: "Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l'exerce selon l'analogie de la foi."

Le mot "prophétie" est traduit du grec propheteia, il a ici le sens de "sermon inspiré", tout comme c'est le cas dans 1 Corinthiens 12, 13 et 14.

Rappelons-nous, comme nous l'avons vu lors de l'examen du premier chapitre de la présente épître, que Paul ne s'adresse pas à l'Église de Dieu qui est à Rome, comme il le fait pour l'Église qui est à Corinthe, il ne s'adresse pas plus aux évêques, ni aux diacres, comme il le fait dans son épître aux Philippiens.

Il écrit à tous ceux qui, à Rome, sont appelés "saints". Il semble donc bien qu'il ne soit pas encore question d'une Église à Rome.

En étudiant les versets 11, 12 et 13 du premier chapitre, nous avons vu qu'il était fort possible que Paul fît allusion à certaines personnes qu'il souhaitait établir comme bergers sur le troupeau existant afin de le paître, et qu'en écrivant qu'il souhaite recueillir quelques fruits parmi eux, il pensait probablement à quelques ordinations, peut-être celles de quelques-uns de ceux qui ont le "don de prophétie", du discours inspiré.

Lisons ce qui se passait à la même époque à Éphèse: "Un Juif, nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, vint à Éphèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d'esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il ne connût que le baptême de Jean. Il se mit à parler librement dans la synagogue. Aquilas et Priscille, l'ayant entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu" (Actes 18:24-26).

Au verset 26, le mot "voie" est traduit de hodos qui signifie "façon de vivre", "mode de vie"; "fervent" signifie "zélé"; "avec exactitude" est traduit de akribôs qui signifie "avec précision", "avec minutie".

Au verset 26, "plus exactement" est traduit de akribesteron qui signifie "plus parfaitement"; "voie" vient de hodos.

Au verset 28, où il est écrit: "Car il réfutait vivement les Juifs en public, démon-trant par les Écritures que Jésus était le Christ", "par les Écritures" veut dire "par les livres de l'Ancien Testament", car il n'y avait encore que cela à l'époque.

Romains 12:7: "Que celui qui est appelé au ministère s'attache à son ministère; que celui qui enseigne s'attache à son enseignement."

Certaines versions traduisent "ministère" par "le don de donner", "de rendre des services pratiques". Il est certain qu'il est question ici d'un "ministère" physique aussi, car ce mot est traduit de diakonia.

"Que celui qui enseigne, s'attache à son enseignement", qu'il fasse attention à ce qu'il dit.

Romains 12:8: "et celui qui exhorte à l'exhortation. Que celui qui donne le fasse avec libéralité; que celui qui préside le fasse avec zèle; que celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie."

Exhorter, nous pouvons tous le faire, pour autant que nous ne nous concentrions pas sur nous-mêmes. Dans Hébreux 10:25, Paul nous recommande de nous exhorter, de nous encourager les uns les autres.
Il ajoute ici "que celui qui donne" doit le faire avec libéralité, générosité, avec joie. Trop souvent, lorsqu'il est question de donner, nous pensons tout de suite à l'argent, mais nous pouvons donner de notre temps, nous pouvons donner de l'amour, nous pouvons faire preuve de sollicitude.

Romains 12:9-14: "Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien. Par amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres; par honneur, usez de prévenances réciproques. Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur. Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l'affliction. Persévérez dans la prière. Pourvoyez aux besoins des saints. Exercez l'hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas."

Paul donne ici un enseignement qu'il reprend dans ses autres épîtres. Il y a d'ailleurs un enchaînement logique dans tout ce que nous venons de lire.
Romains 12:15: "Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent."

"Pleurez avec ceux qui pleurent"! Paul veut nous faire comprendre que nous devons participer à leur chagrin, à leur peine, et essayer de les réconforter.
Romains 12:16: "Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres. N'aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux."

La fin de ce verset est à rapprocher de ce qui est écrit dans Ésaïe 5:21: "Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, et qui se croient intelligents!"
Combien se croient "sages"! Ils pensent mieux savoir que les autres, ils croient agir mieux que n'importe qui, ils donnent des leçons à tous, ils pensent faire de beaux discours et, à les entendre, on croit comprendre qu'eux seuls sont véritablement chrétiens.

Romains 12:17: "Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes."

Ne prenons pas ombrage de ce qui est dit à notre sujet. Parfois, nous considérons comme malveillantes des paroles qui le sont peut-être, mais qui ne veulent pas l'être. Et cela fait une énorme différence. Voilà pourquoi il ne faut pas rendre "le mal pour le mal". Non seulement cette façon de faire n'est pas chrétienne, mais nous risquons alors de rendre le mal là où il n'y avait aucun mal!

"Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes" et donc aussi devant Dieu. C'est refuser d'agir selon les œuvres de la chair qui comprennent les inimitiés, les querelles, les rancunes, les disputes. Au contraire, c'est rechercher "ce qui est bien", c'est user du fruit de l'Esprit, c'est faire preuve d'amour, de joie, de paix, de patience, de bonté, d'indulgence, de confiance, de douceur, c'est aussi rester maître de soi-même, de ses paroles, de ses actions et de ses pensées.

Romains 12:18: "S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes."

Cela ne dépend peut-être pas toujours de nous, mais cela est possible pour un chrétien.

Par notre exemple et en recherchant "ce qui est bien", nous pouvons arriver à vivre "en paix" avec nos voisins, nos amis et aussi notre famille.

Ce n'est pas toujours facile, mais nous devons y arriver avec l'aide de Dieu.
Paul sait que les difficultés sont grandes, voilà pourquoi il débute sa phrase par "s'il est possible".

Romains 12:19: "Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit: À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur."

Cette citation est tirée de Deutéronome 32:35! Pourquoi Paul dit-il justement "bien-aimés" dans ce verset et non à tout autre endroit de ce chapitre? Parce que nous sommes enfants - engendrés - de Dieu et que Dieu nous aime!
Puisqu'Il nous aime, puisque nous sommes "bien-aimés", Il fera en sorte que tout ce qui nous arrive tourne à notre avantage.

Voilà pourquoi il est écrit: "À moi la vengeance, à moi la rétribution".
N'ayons donc pas un petit esprit: un petit esprit voit matière à querelle, à dispute et à litige dans la moindre remarque. Voyons les choses en grand et planons au-dessus de tout ce qui peut nous toucher. C'est d'ailleurs ce que Paul va essayer de nous faire comprendre dans le prochain chapitre.

Romains 12:20: "Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur sa tête."

Cette citation est tirée de Proverbes 25:21-22: "Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger; s'il a soif, donne-lui de l'eau à boire. Car ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête, et l'Éternel te récompensera."
Nous avons été "ennemis de Dieu"! C'est ce que nous étions avant de connaître la vérité! À cette époque-là, nous aimions le monde avec sa voie, sa façon de vivre, ses fêtes, sa philosophie chrétienne. Nous appelions le bien "mal" et le mal "bien"!

Nous étions "ennemis de Dieu", comme le déclare Jacques 4:4: "Adultères que vous êtes! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu."
À son tour, Paul confirme que nous avons été "ennemis de Dieu", dans Romains 5:10.

Quand donc étions-nous ennemis?

Avant notre appel, avant que nous n'acceptions la vérité que le Saint-Esprit, qui avait été mis près de nous, nous a révélée!

Mais alors que nous étions ennemis, que faisait Dieu pour nous?

Il nous donnait à manger lorsque nous avions faim, Il nous donnait à boire lorsque nous avions soif.

Si Dieu a pu nous rendre le bien pour le mal, maintenant qu'Il nous a engendrés, combien ne devons-nous pas suivre Son exemple et faire le bien, nous aussi, à l'égard de nos ennemis?

Romains 12:21: "Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien."

Qui sait si, en surmontant "le mal par le bien", nous n'arriverons pas, par notre exemple, à aider notre ennemi à surmonter à son tour "le mal par le bien"?