Prêt à marcher chaussé de l'Évangile de paix

Ce monde n'est guère un endroit paisible! Nous sommes bombardés par un flot continu de mauvaises nouvelles. Soit il s'agit d'une guerre entre deux pays en voie de développement, soit de quelque protestation contre un gouvernement civil. Mais il peut de plus en plus s'agir d'une tuerie perpétrée par un étudiant à l'école ou par un employé mécontent sur son lieu de travail. Ou peut-être est-ce un divorce de plus dans lequel une nouvelle famille vole en éclats.

Naturellement, bien qu'ils semblent s'accroître ces derniers temps, les conflits et les guerres ne sont pas un phénomène nouveau. La Bible nous enseigne que la paix fut ôtée de la terre dès l'aube de l'histoire humaine, dans le jardin d'Éden, lorsque Satan le diable, "le dieu de ce siècle" (2 Cor. 4:4), corrompit nos premiers parents, Adam et Ève. Peu après, ils furent expulsés du jardin et leur fils Caïn, le premier enfant né dans le monde, devint un meurtrier. Depuis lors, luttes et guerres ont été le lot commun de la plupart des descendants d'Adam et Ève. Le prophète Ésaïe nous enseigne que: "Ils ne connaissent pas le chemin de la paix, et il n'y a point de justice dans leurs voies; ils prennent des sentiers détournés: quiconque y marche ne connaît point la paix" (És. 59:8). C'est là la voie que le monde a prise et dans laquelle même le peuple de Dieu tombe parfois.

Submergés par une foule de luttes et de contentieux, non seulement parmi ceux qui nous entourent, mais fréquemment dans notre vie personnelle, combien d'entre nous envisageraient de se protéger avec des chaussures? Pourtant nous trouvons des chaussures spéciales recommandées comme faisant partie intégrante de ce que l'apôtre Paul appelle "l'armure de Dieu" - tout comme les légionnaires romains portaient de robustes sandales de cuir avec des jambières et des semelles ferrées de plus d'un centimètre d'épaisseur. Il s'agit de chaussures de combat. N'importe quel soldat d'expérience, même de nos jours, vous dira que ses bottes de combat sont un facteur important pour gagner la bataille contre l'ennemi. Résistantes et durables, elles protègent les pieds sur des terrains dangereux, soutiennent le reste du corps et sont effectivement cruciales pour marcher vers le but. En résumé, les chaussures d'un soldat sont la fondation sur laquelle il se tient et le moyen de transport de ses armes au combat.

Avec cela à l'esprit, remarquez la description des chaussures de combat d'un chrétien que nous donne Paul: "Mettez pour chaussures à vos pieds le zèle que donne l'Évangile de paix" (Éph. 6:15). Cette métaphore inhabituelle demande un examen plus approfondi. Pourquoi les pieds sont-ils associés à l'Évangile? Et pourquoi la paix est-elle le point principal de l'Évangile dans ce contexte de guerre? La réponse se situe dans la compréhension de quelques vérités fondamentales au sujet du merveilleux plan de Dieu pour l'avenir de l'humanité.

De beaux pieds?

Le mot "Évangile" est l'équivalent de "Bonne Nouvelle". Quelle meilleure nouvelle pour ceux qui sont engagés dans une bataille que l'annonce de la paix? Peu importe l'efficacité de l'armure, la guerre est une misère. Seuls l'arrêt de la guerre et l'assurance qu'elle ne reprendra pas peuvent permettre au soldat de déposer ses armes et de mettre fin à sa constante et éprouvante vigilance. Seule une véritable paix peut calmer ses craintes car elle est le but de son combat. Mais, dans la guerre contre Satan, la véritable paix ne peut venir que lorsque l'adversaire est vaincu et que son pouvoir lui est ôté. Et l'Évangile de paix, comme le révèle la Bible, inclut l'excellente nouvelle que le pouvoir de Satan, le pouvoir d'exciter les forces du mal et de mener une guerre continuelle contre l'humanité, sera détruit par Jésus-Christ. Bientôt, Il instaurera le gouvernement de Dieu sur terre et amènera enfin la paix.

Le prophète Ésaïe décrit tant le messager que le message contenu dans l'Évangile: "Qu'ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie le salut! De celui qui dit à Sion: Ton Dieu règne!" (És. 52:7). De beaux pieds? Oui, car ils sont le moyen par lequel ce merveilleux message est livré. Et "les montagnes" dans la prophétie biblique symbolisent des royaumes et des nations. Ainsi, l'image est celle d'un messager portant un merveilleux message de paix, de salut et de règne divin aux nations. La description d'Ésaïe s'applique en premier lieu à Jésus-Christ Lui-même, qui, au début de Son ministère, "alla dans la Galilée, prêchant l'Évangile de Dieu" (Marc 1:14). Mais en vérité, tous ceux qui obéissent aux instructions du Christ: "Allez, faites de toutes les nations des disciples" (Matth. 28:19) apportent cette même bonne nouvelle en suivant Ses traces. Leurs pieds sont également beaux pour ceux qui acceptent leur message concernant la paix qui viendra par Jésus-Christ.

Et que ce message est glorieux! Ésaïe prophétisa la naissance de Jésus, les effets définitifs de Son règne après Son retour, et Son triomphe sur Satan: "Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Donner à l'empire de l'accroissement, et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l'affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours" (És. 9:5-6).

Les psaumes annoncent la prochaine intervention divine qui apportera à l'homme la paix et la stabilité qui lui ont toujours échappé: "[...] L'Éternel sur son trône règne éternellement. L'Éternel donne la force à son peuple; l'Éternel bénit son peuple et le rend heureux" (Ps. 29:10-11).

Et une fois encore Ésaïe nous dit: "Alors la droiture habitera dans le désert, et la justice aura sa demeure dans le verger. L'œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours. Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres, dans des asiles tranquilles" (És. 32:16-18).

La paix découle de la justice. Et qu'est-ce que la justice? Vivre selon les commandements de Dieu (Ps. 119:172). Comme nous l'avons vu, Ésaïe expliqua également qu'il existe une voie vers la paix, que l'humanité ignore. Dès lors, il est évident que cette voie se trouve dans l'obéissance aux lois de Dieu. Et si nous choisissons de vivre dans la désobéissance, le même prophète a un autre message pour nous: "Il n'y a point de paix pour les méchants, dit mon Dieu" (És. 57:21).

Comment donc le monde apprendra-t-il finalement le chemin de la paix? Il sera enseigné à vivre selon les commandements de Dieu. Comme nous l'assure Ésaïe et nous le répète Michée: "[...] Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel" (És. 2:3; cf. Michée 4:2). Et cette compréhension sera universelle: "Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte; car la terre sera remplie de la connaissance de l'Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent" (És. 11:9).

Ésaïe et Michée nous enseignent tous deux à propos de ce grand jour: "Il [le Christ] sera le juge des nations, l'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes: une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre" (És. 2:4; cf. Michée 4:3). Comme Apocalypse 19 l'énonce clairement, Jésus aura tout d'abord à combattre Ses ennemis lorsqu'Il reviendra sur terre - mais dans le seul but d'établir la paix et d'offrir à toute l'humanité une paix permanente.

Dans tout ceci, peut-être pouvons-nous mieux comprendre pourquoi les pieds de ceux qui nous apportent ce merveilleux message sont si précieux et, comme le dit la parole de Dieu, si beaux. Mais il ne s'agit pas uniquement de l'avenir ni de ce que le messager a à dire.

Poursuivre la paix

En tant que soldats du Christ, nous devons diffuser cet Évangile de paix - non seulement en l'aidant à être oralement proclamé, mais aussi par notre propre exemple de vie intègre. Le christianisme est souvent décrit dans les Écritures comme une "marche". Et dans cette marche, nous devons montrer que les conflits, les luttes et les guerres n'auront aucune place dans le Royaume de Dieu. Nous sommes appelés à contrer la sagesse humaine dominante qui considère le fait de tendre l'autre joue comme une faiblesse et une stupidité. Et cette démonstration montre aussi qu'un certain degré de paix est possible même maintenant - la paix intérieure et la paix avec les autres - par l'obéissance aux commandements de Dieu.

Cela dit, vivre en paix avec notre prochain demande des efforts particuliers. Jésus mit en évidence le fait que le monde est à ce point pris dans la voie de Satan le diable que, de nos jours, Son message de paix provoque souvent des conflits parmi la famille et les amis (Matth. 10:34-35). Car, au moment de leur conversion, les chrétiens deviennent des adversaires de Satan et de sa voie de vivre. Et puisque presque tous sont victimes de sa tromperie et ne comprennent pas les principes spirituels selon lesquels les chrétiens vivent, il en résulte des conflits entre les valeurs des uns et des autres (cf. Jean 15:19). Même l'affection naturelle d'une famille n'est habituellement pas suffisante pour empêcher la controverse entre un converti et un non-converti. De ce fait, les chrétiens sont rarement appelés, à l'heure actuelle, dans un environnement de paix.

De plus, notre ennemi, le diable, est pressé de nous voir céder à la culture du monde dans lequel nous vivons et succomber aux luttes, à la haine et au meurtre. De ce fait, son monde nous bombarde de pressions et d'occasions constantes pour devenir comme lui. Dans les coulisses, il attise des luttes et des conflits. Il pousse l'homme à la colère. Il enlève la justice, il sème le découragement et la crainte de l'échec. Il nous incite à nous rebeller contre le système et contre ceux qui nous gênent. Il attend que nous tombions dans ses pièges.

Dès lors, que faisons-nous face à tout cela? Parfois la meilleure défense est une bonne attaque. Dans ce cas, nous mettons nos chaussures de combat et allons de l'avant. Et ici le combat implique ironiquement d'apporter la paix aux autres en nous battant spirituellement contre la voie de Satan. En effet, les chrétiens doivent prendre l'initiative afin d'établir la paix dans les relations humaines; c'est là leur but fondamental. "Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur" (Héb. 12:14). Une fois encore, tous ne répondront pas paisiblement à notre démarche de paix, mais il est de notre devoir de leur donner l'occasion de le faire. Paul nous enseigne: "S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. […] Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien" (Rom. 12:18, 21).

Même si nous échouons à inciter les autres dans la poursuite de la paix, nous aurons accompli notre appel à être des porteurs de paix. Et il y a d'incroyables bénédictions pour de tels efforts, y compris une place dans la famille de Dieu. Christ enseigna à Ses disciples l'importance d'une attitude et d'une manière de vivre paisibles, disant: "Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu!" (Matth. 5:9).

Quel est donc le meilleur endroit pour commencer? Dans la famille - non pas uniquement notre famille physique, mais également notre famille spirituelle, l'Église de Dieu. Christ nous donne une formule en vue de préserver la paix dans Son Église. La toute première étape demande que, par l'Esprit Saint, nous fassions appel à notre courage afin de parler honnêtement et franchement avec nos frères spirituels lorsque les conflits pointent. Christ dit: "Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul" (Matth. 18:15). Ceci est le début d'un authentique "processus de paix". Pouvez-vous imaginer ce qui se passerait dans le monde, si chacun obéissait à l'ordre d'aller vers son prochain et de régler les conflits plutôt que de répandre des accusations et des rumeurs?

Pourtant, nous échouons bien trop souvent à vivre selon nos responsabilités de chrétien dans ce domaine. Au lieu de cela, des individus offensés et mal conseillés cherchent l'appui d'autrui. Ce qui ne mène qu'à raconter les prétendus péchés de quelqu'un, semant ainsi la discorde et élargissant l'étendue du conflit. Négliger de suivre les instructions du Christ sur la manière de régler les conflits peut, en effet, être l'une des plus grandes faiblesses du peuple de Dieu. Dès lors, comment pourrions-nous apporter de manière effective l'Évangile de paix aux autres, si nous n'avons pas la volonté ou si nous hésitons à le mettre en pratique nous-mêmes?

En avant, combattant chrétien!

Connaissant toutes ces choses à l'avance, Jésus donna à Ses disciples l'arme pour résister au diable. "Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde" (Jean 16:33).

Christ montre à Ses disciples que la vie dans le monde de Satan ne sera pas facile. Il y aura un grand nombre de conflits et de disputes. Il y aura des persécutions. Il y aura des tentations de rejoindre la foule. Mais nous devons regarder au-delà des limites de nos forces personnelles et faire confiance au Christ pour nous donner la paix. Et nous pouvons regarder la lumière au bout du tunnel, sachant que Christ reviendra avec puissance et gloire pour apporter la paix à tous.

Avoir les pieds chaussés des préparatifs de cet Évangile de paix est une arme puissante contre le découragement et la crainte. Notre confiance est dans le Roi de paix qui va revenir. Nous avons la force de résister à Satan qui voudrait nous pousser à nous défendre par nos moyens charnels. Cette vie peut être une bataille spirituelle constante, mais nous avons la sérénité de savoir que Christ nous sauvera finalement de la destruction.

En outre, notre engagement dans la voie de la paix est un fruit de l'Esprit de Dieu (Gal. 5:22-23). Christ en nous nous donnera la paix et nous guidera à vivre paisiblement - si nous Lui sommes soumis. Remarquez les mots réconfortants de l'apôtre Paul aux chrétiens: "Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ" (Phil. 4:6-7). Avez-vous saisi cela? Il est dit que la paix de Dieu gardera votre cœur et votre esprit! Aussi la paix est-elle une composante effective de notre armure spirituelle. Focaliser notre attention et notre message sur la paix qui suivra la victoire de Christ peut nous donner la vision nécessaire pour avancer vers le Royaume de Dieu.

Oui, les prophètes des temps passés ont annoncé la venue de ce Royaume qui inaugurera un temps de paix et de tranquille assurance sans précédent. Jésus enseigna le même message de paix et envoya Ses disciples annoncer la paix au monde. Christ prononça une bénédiction sur ceux qui procurent la paix et, tant Jésus que Ses apôtres, ils exhortèrent l'Église à proclamer la paix et à la poursuivre dans sa vie personnelle. Lorsque Christ sera revenu, Il liera Satan et restaurera un juste jugement sur toute la planète. Et, incroyablement, ce monde déchiré par la guerre connaîtra enfin la paix.

Faisant écho aux propos d'Ésaïe, le livre de Nahum déclare: "Voici sur les montagnes les pieds du messager qui annonce la paix!" (Nahum 2:1). Le "messager" ici, que nous pouvons à présent reconnaître, représente les véritables serviteurs de Dieu "ayant aux pieds l'Évangile de paix". Puissions-nous tous être de tels messagers, acceptant de combattre l'ennemi, posant fermement nos chaussures spirituelles sur de nouveaux territoires et allant continuellement de l'avant.

Par bonheur, en tant que soldats chrétiens, nous avons l'inestimable privilège de connaître le résultat de la guerre dans laquelle nous sommes engagés. Nous pouvons focaliser notre attention sur l'époque où la victoire sera nôtre et où la paix durable sera une réalité visible. Nous pouvons poursuivre le combat avec la totale confiance que nous sommes protégés par toute l'armure de Dieu. Avançons donc avec l'espoir du monde, l'Évangile du Royaume de Dieu - l'Évangile de la paix éternelle.

 

Élever le bouclier de la foi

En décrivant l'armure spirituelle de Dieu, l'apôtre Paul enseigne aux chrétiens à prendre "par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin" (Éph. 6:16).

Oui, Satan nous assaille avec des "traits enflammés" - des tentations et des épreuves par lesquelles il cherche à percer et à réduire en cendres le caractère juste formé en nous. Mais grâce à la protection de l'armure de Dieu, nous pouvons repousser les attaques du diable. La plus puissante défense de toute l'armure de Dieu est la foi - le bouclier de la foi. En écrivant cela, Paul, sans aucun doute, avait à l'esprit le large bouclier de bois des légionnaires romains. Couvert de cuir et bardé de fer, il protégeait la quasi-totalité du corps du soldat. Non seulement il le protégeait dans un combat à l'épée, mais il lui servait également de protection contre les flèches ennemies. L'histoire raconte en effet que, à la suite d'une bataille, près de deux cents flèches furent trouvées fichées dans le bouclier d'un commandant romain indemne. Non seulement il peut en être de même pour nous mais il doit en être ainsi.

La foi est non seulement précieuse (1 Pierre 1:7), mais elle est également absolument essentielle à notre existence spirituelle. L'épître aux Hébreux nous enseigne qu'"il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent" (Héb. 11:6). De fait, comment pourrions-nous espérer plaire à Dieu, si nous doutons même de Son existence? Comme la Bible le dit clairement, prier sans la foi est une perte de temps (Matth. 21:21; Jac. 1:6). Mais la foi implique plus qu'une simple croyance en l'existence de Dieu - car même les démons y croient (Jac. 2:19). Il faut aussi savoir que Dieu veut nous récompenser.

Dès lors, qu'est-ce exactement que la foi? Comment la développons-nous? Et quel impact aura-t-elle sur notre vie?

Croire en l'invisible

Hébreux 11:1 définit la foi comme l'assurance confiante que ce que nous désirons se réalisera. C'est la certitude que ce que nous espérons nous attend, même si nous ne pouvons pas le voir. Ce verset est le début d'un chapitre que quelques-uns ont surnommé le "chapitre de la foi", car il dresse la liste de plusieurs des grands personnages de l'Ancien Testament qui possédaient cette qualité importante. Parmi ceux-ci, il y a celui que Paul nomme "le père" des croyants, le patriarche Abraham (cf. Rom. 4:11, 16). Un examen de sa vie révélera comment il devint un vibrant exemple de foi.

Dieu appela Abraham, connu sous le nom d'Abram à l'époque, à sortir de sa patrie afin d'habiter dans une contrée lointaine et inconnue (Gen. 12:1-3). Comment répondit-il à cette rigoureuse demande? "Abram partit comme l'Éternel le lui avait dit, […] Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, avec tous les biens qu'ils possédaient et les serviteurs qu'ils avaient acquis à Charan. Ils partirent pour aller dans le pays de Canaan" (vv. 4-5). Aucune argumentation, aucune discussion: Abram obéit immédiatement.

L'Éternel promit à Abram d'immenses bénédictions: il deviendrait le père d'une grande nation. Cette promesse fut détaillée plus tard à Canaan. Dieu, "après l'avoir conduit dehors, […] dit: Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. […] Telle sera ta postérité. Abram eut confiance en l'Éternel, qui le lui imputa à justice" (Gen. 15:5-6).

Remarquez que cette promesse était conditionnelle: "Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l'Éternel apparut à Abram, et lui dit: Je suis le Dieu tout-puissant. Marche devant ma face, et sois intègre. J'établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l'extrême" (Gen. 17:1-2). Une fois encore, Dieu imposa des conditions. Le Tout-Puissant requit l'obéissance d'Abram et ce dernier, dont le nom fut changé peu après en Abraham, obéit. Il agit selon ce qui lui fut demandé. Dieu allait pourtant le tester afin de découvrir ce qu'il avait dans le cœur.

Dieu promit à Abraham et à sa femme Sara un fils par lequel la famille se multiplierait comme les étoiles du ciel. Tous deux crurent en la promesse de Dieu en dépit de leur grand âge. Comme Paul l'écrira plus tard: "Et, sans faiblir dans la foi, [Abraham] ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu'il avait près de cent ans, et que Sara n'était plus en état d'avoir des enfants. Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu'il promet il peut aussi l'accomplir. C'est pourquoi cela lui fut imputé à justice" (Rom. 4:19-22). Dans tout ceci, nous pouvons voir que cet homme démontra sa foi en Dieu et en Ses promesses par une conviction ferme et une obéissance constante. Voilà la clef!

Nous en arrivons à présent à un moment charnière dans la vie d'Abraham. Dieu avait vu sa foi, mais Il voulait en connaître la profondeur. Un test la révélerait. Il donna ainsi à Abraham un ordre incroyable: sacrifier son fils, le fils bien-aimé qu'il avait tant attendu. Notez Genèse 22: "Après ces choses, Dieu mit Abraham à l'épreuve, et lui dit: Abraham! Et il répondit: Me voici! Dieu dit: Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t'en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je te dirai" (vv. 1-2).

Ce que Dieu demandait était d'une atroce difficulté - bien plus que d'émigrer. Cependant, comment réagit le père des croyants à cette nouvelle requête? "Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l'holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit" (v. 3).

Encore une fois, Abraham n'hésita pas. Il n'essaya pas de raisonner en lui-même, désespéré, en vue de trouver une possibilité de contourner cette requête terrible. Il ne permit pas à des pensées charnelles, des pensées négatives, des pensées rebelles, d'envahir son esprit. De telles pensées l'auraient sans aucun doute empêché d'exécuter les ordres de Dieu.

Non, Abraham ne discuta pas. Il ne demanda même pas pourquoi! Il ne rappela pas à Dieu que ce fils lui avait été promis, qu'il l'avait attendu de si nombreuses années, le fils par lequel une grande nation était supposée naître.

Au lieu de cela, Abraham obéit simplement. Il rassembla tout ce qui était nécessaire pour le sacrifice et, durant trois jours, ils voyagèrent vers le mont Morija afin de sacrifier son fils bien-aimé. Et lorsqu'ils arrivèrent sur place, "Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils" (v. 10). Dans son cœur, dans ses pensées, Abraham avait déjà volontairement sacrifié Isaac (cf. Héb. 11:17). Au dernier moment néanmoins, Dieu arrêta Abraham dans son élan, disant: "N'avance pas ta main sur l'enfant, et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique" (Gen. 22:11-12).

Mais, jusqu'à ce moment-là, Abraham ne savait pas que Dieu l'arrêterait. Dès lors, où trouva-t-il la force nécessaire pour être à ce point obéissant? Hébreux 11 explique: "C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit: En Isaac, tu auras une postérité appelée de ton nom. Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts; aussi, il retrouva son fils, ce qui est une préfiguration" (Héb. 11:17-19).

Contre la peur, le doute, l'inquiétude et le raisonnement humain, Abraham éleva le bouclier de la foi. Il avait une confiance totale en Dieu. Le Tout-Puissant avait promis de multiplier sa descendance par Isaac et Abraham savait que Dieu ne manquerait pas d'accomplir ce qu'Il avait promis. Abraham savait également que, si Isaac mourait, le Créateur de la vie pouvait le ressusciter afin d'accomplir Sa promesse. Aussi, le couteau à la main et le bras levé, Abraham était prêt à sacrifier son fils bien-aimé.

Après cela, Dieu savait qu'Il pouvait faire confiance à Abraham. Il savait qu'Abraham était prêt à faire tout ce qu'Il lui demanderait. Abraham avait passé son ultime épreuve de foi et prouvé à Dieu qu'il était effectivement fidèle. Et dès ce moment-là, la promesse que Dieu lui avait faite devint inconditionnelle. Notez: "Parce que tu as fait cela, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; […] Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix" (Gen. 22:15-18)

Abraham est un exemple pour nous aujourd'hui. Les promesses de Dieu étaient réelles pour lui. Avant même qu'Isaac ne fût conçu, ce fils intangible était une réalité pour lui. Bien davantage, les descendants que Dieu promit par ce fils étaient aussi une réalité - à tel point qu'il n'hésita pas à sacrifier son fils. Et ça, c'est la foi authentique.

La source de la foi

Comment pouvons-nous acquérir la foi? Ce n'est pas quelque chose que nous pouvons acheter ou que nous pouvons implanter dans notre esprit par l'hypnose. Au contraire, la foi est quelque chose qui doit être développé. Dès lors, par où faut-il commencer?

La foi, rappelez-vous, est la ferme assurance que Dieu accomplira ce qu'Il a promis. Nous devons, de ce fait, commencer par savoir ce que Dieu promet. Et où trouvons-nous cela? Dans Sa parole, la sainte Bible. Paul dit: "Ainsi, la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ" (Rom. 10:17). Par conséquent, la première étape est de lire et d'étudier la parole de Dieu, ce qui implique l'écoute de ceux qui nous expliquent la parole de Dieu (cf. Actes 8:31). La Bible est notre outil de production. "Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom" (Jean 20:31). C'est l'une des raisons pour lesquelles tant de gens manquent de foi de nos jours. Les gens ne lisent plus leur Bible, ils l'étudient encore moins! Ils ne savent pas ce que Dieu a promis: comment pourraient-ils croire en Ses promesses? Plus nous connaissons la parole de Dieu, plus profondément nous pouvons être enracinés dans la foi comme il nous est ordonné de l'être (Col. 1:23).

Mais la foi que nous acquérons n'est pas quelque chose que nous pouvons générer nous-mêmes. C'est plutôt en étudiant la Bible que Dieu nous donne la foi: "selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun" (Rom. 12:3). C'est un don de Dieu (Éph. 2:8). Comment Dieu nous donne-t-Il la foi? Par Son Saint-Esprit, la foi étant une partie du fruit qui croît en nous (Gal. 5:22-23). Et comment quelqu'un reçoit-il l'Esprit Saint? "Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent" (Actes 5:32). Ici, une fois encore, nous pouvons voir combien la Bible est notre outil pour acquérir la foi. Afin d'obéir à Dieu, nous devons savoir ce qu'Il attend de nous.

La Bible nous révèle la volonté de Dieu - ce qu'Il attend de nous. Si nous accomplissons ce que Dieu attend de nous: conclure une alliance avec Lui en vue de changer pour suivre la façon de vivre qu'Il prescrit dans Sa parole, nous pouvons être baptisés et recevoir Son Esprit, par lequel Il nous donne la foi (cf. Actes 2:38; Gal. 2:20). Dès lors, la foi que nous acquérons par l'étude de la parole de Dieu est accompagnée de la repentance et suivie de la conversion (Actes 11:21).

Comme il a été dit, Dieu nous donne une mesure de foi. Mais notre foi doit grandir (2 Thess. 1:3). Cela requiert que nous priions pour en avoir davantage (Luc 17:5), nourrissant et développant la foi qu'Il donne de sorte qu'elle devienne complète et parfaite. En outre, notre foi doit être exercée pour croître, comme ce fut le cas pour celle d'Abraham. Sa foi fut amenée à la plénitude par son obéissance. L'épître de Jacques déclare: "Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les oeuvres la foi fut rendue parfaite" (Jac. 2:21-22). Non seulement l'obéissance est la manifestation de notre foi, mais une obéissance fidèle engendre davantage de foi. Sans cet exercice continuel, notre foi meurt (v. 17). La foi demande de l'action afin de survivre et de croître.

Bien entendu, cette obéissance n'est elle-même possible que par Dieu - tant par le Père que par Jésus-Christ. Ne nous égarons pas en pensant que la foi ne concerne que les promesses de Dieu. L'objet principal de notre foi doit être Dieu: "Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi" (Jean 14:1). L'objet de notre foi est Dieu le Père et Jésus-Christ. Nous devons croire que Dieu existe et qu'Il tient Ses promesses, mais également qu'Il a un plan pour l'humanité et que ce plan inclut le sang versé du Christ pour la rémission de nos péchés et Sa vie actuelle en nous pour nous parfaire dans Sa façon de vivre.

Jésus-Christ nous donna un parfait exemple de foi vivante. Trop peu de gens ont conscience que les actions du Christ, Son obéissance à la volonté de Son Père, n'étaient pas le résultat d'une puissance surnaturelle que Lui seul possédait. Dépouillé de Ses pouvoirs divins, et donc totalement humain (cf. Phil. 2:7; Héb. 4:15), Jésus déclara que par Lui-même Il ne pouvait rien faire (Jean 5:30). Réfléchissez-y un moment. Sa foi ne venait pas de Lui-même. Elle était de Son Père. Christ dit: "Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi?" (Jean 14:10). C'est parce que le Père vivait en Jésus par le Saint-Esprit que Jésus avait une foi aussi dynamique, aussi vivante. Jésus avait une foi totale en Son Père et en la puissance de Son Esprit. À combien plus forte raison ne devrions-nous pas cesser de nous faire confiance et nous fier uniquement à Dieu?

Aujourd'hui, nous devons avoir la même foi que Christ possédait: "C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus" (Apoc. 14:12). Ceux qui sont engendrés de Dieu ont la foi de Jésus par le fait qu'Il vit à présent en nous (Gal. 2:20). Christ nous a montré la voie et donné le suprême exemple de foi vivante. Et comme la foi d'Abraham fut rendue évidente par son obéissance à Dieu, la foi de Jésus fut évidente par Son parfait exemple d'obéissance.

Une vie de triomphe

Par la foi, il est réellement possible d'obéir à Dieu, même face à des forces qui cherchent à nous détruire. À chaque instant de sa vie, le chrétien lutte contre sa propre nature humaine, les tentations du monde et les attaques de Satan. Humainement parlant, une telle lutte interminable est fatigante et épuisante - et pourrait fort bien mener au découragement et même au désespoir. La foi est le remède contre cette fatigue et ce découragement, comme Christ l'a dit Lui-même: "Tout est possible à celui qui croit" (Marc 9:23).

Le bouclier de la foi nous protégera. Car si nous croyons les promesses de Dieu, nous considérerons notre situation, quelles que soient les difficultés qui pourraient exister, comme peu de chose en comparaison de la gloire qui nous est promise (Rom. 8:18). Nous considérerons l'accomplissement des promesses de Dieu, aussi invisibles qu'elles puissent l'être actuellement, comme étant déjà tangible. Paul le dit bien: "Nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles" (2 Cor. 4:18).

Et, grand merci, nous ne sommes pas seuls dans ce combat. Dieu nous a donné de nombreux frères et sœurs dans Son armée spirituelle afin de nous encourager et de fortifier notre foi. Lorsque l'armée romaine assiégeait une forteresse, pour se protéger de la grêle des projectiles en feu de l'ennemi qui tombaient sur eux, les soldats, en formation rectangulaire, élevaient leurs boucliers côte à côte et bout à bout pour former un immense toit protecteur. Alors qu'ils avançaient contre un ennemi sur le terrain, des rangs de soldats marchaient côte à côte, en formation serrée, leurs boucliers formant un mur devant eux avec leurs épées courtes ressortant des espaces étroits. Le plus souvent, l'ennemi n'avait aucune chance.

Nous aussi, nous devons marcher aux côtés de nos frères dans la foi - utilisant notre confiance collective en Dieu comme un toit protecteur et un mur avançant contre l'ennemi. Et à la fin? Nous gagnons! L'apôtre Jean écrit: "La victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi" (1 Jean 5:4). Oui, comme Abraham, puissions-nous tous apprendre à élever le bouclier de la foi, considérant dès à présent les promesses et les récompenses invisibles d'en haut comme tangibles - comme une absolue réalité!

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