La fête des Pains sans Levain

Nous avons examiné la différence entre la Pâque qui est mentionnée dans la Bible et les Pâques qui sont d'origine païenne. La Pâque est la première des sept fêtes que l'Eternel a prescrites à perpétuité et qui décrivent le plan divin. Il en est de même de la seconde fête, la fête des pains sans levain donnée au peuple d'Israël peu avant sa libération du joug de l'esclavage en Egypte. Après avoir rappelé la Pâque au peuple, l'Eternel lui donne les instructions suivantes: "Le quinzième jour de ce mois, ce sera la fête des pains sans levain en l'honneur de l'Eternel; vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain. Le premier jour, vous aurez une sainte convocation: vous ne ferez aucune oeuvre servile. Vous offrirez à l'Eternel, pendant sept jours des sacrifices consumés par le feu. Le septième jour, il y aura une sainte convocation: vous ne ferez aucune oeuvre servile" (Lév. 23:6-8).

Ce passage biblique mentionne une sainte convocation. Une sainte convocation est une assemblée religieuse commandée, ordonnée par Dieu, dans le but de Lui rendre un culte. A l'époque, des sacrifices devaient être offerts au cours de ces fêtes annuelles. Ces sacrifices étaient nécessaires à cause des transgressions et ils symbolisaient le sacrifice ultime du Christ.

La mort de notre Sauveur mit fin à leur raison d'être comme cela avait été prévu et l'apôtre Paul le confirme dans Hébreux 9:9-1O. En donnant des instructions à Moïse et Aaron pour la Pâque, l'Eternel ajouta: "Vous observerez la fête des pains sans levain, car c'est en ce jour même que j'aurai fait sortir vos armées (votre multitude) du pays d'Egypte; vous observerez ce jour comme une loi perpétuelle pour vos descendants... Pendant sept jours, il ne se trouvera point de levain dans vos maisons... Vous ne mangerez point de pain levé; dans toutes vos demeures, vous mangerez des pains sans levain" (Ex. 12:17, 19-2O).

La fête des pains sans levain est souvent considérée comme une fête juive, mais remarquez qu'il s'agit bien d'une des fêtes de l'Eternel. Le mot "juif" apparaît, pour la première fois dans la Bible, bien longtemps après la mort du roi Salomon, au cours d'un conflit entre Achaz, roi de Juda, et Pékach, roi d'Israël (II Rois 16 et II Chron. 28).

La fête des pains sans levain, au cours de laquelle les Israélites n'avaient pas de levain dans leurs demeures, devait leur rappeler leur départ d'Egypte. Aujourd'hui, elle doit rappeler à celui qui veut devenir un véritable chrétien, un disciple du Christ, qu'il doit vivre en ôtant le péché de sa vie car le levain symbolise le péché. Quant à l'Egypte de l'époque, elle symbolise une vie de péchés.

Lisons ce que l'apôtre Paul écrit sous l'inspiration divine: "C'est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Egypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération. C'est par la foi qu'il quitta l'Egypte, sans être effrayé de la colère du roi; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible" (Héb. 11:24-27).

Moïse fut confronté à une grave décision: servir Dieu ou vivre en Egypte au milieu du péché. Mais il n'hésita pas à prendre une décision énergique, car il avait compris la rémunération que Dieu réserve à ceux qui veulent faire Sa volonté. Il savait que pour obtenir la vie éternelle, il devait renoncer à la voie du péché. La récompense divine étant étroitement liée au péché, il est donc primordial de connaître la définition du péché, telle que la Bible la donne dans les écrits de l'apôtre Jean: "Quiconque pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi. Or, vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n'y a point en lui de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point; quiconque pèche ne l'a pas vu, et ne l'a pas connu" (I Jean 3:4-6).

Nous allons voir qu'à l'époque du Nouveau Testament, les Juifs associaient les deux premières fêtes. La Pâque devait s'observer au début du 14e jour du premier mois, mais puisque l'agneau devait être mangé avec des herbes amères et des pains sans levain (Ex. 12:8), ils l'appelaient "jour des pains sans levain". Mais ce n'était qu'à partir du lendemain, 15e jour, que tombe la fête des pains sans levain qui dure sept jours, fête pendant laquelle il est obligatoire de manger du pain non levé chaque jour.

Au cours de deux autres émissions, nous avons vu que, lorsqu'Il était sur terre, Jésus a observé la Pâque. Mais a-t-Il observé la fête des pains sans levain? Lisons ce que nous rapporte Luc: "Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête. Puis quand LES jours furent écoulés (remarquez qu'il s'agit de plusieurs jours et non du seul jour de la Pâque) et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem" (Luc 2:41-43).

En spécifiant: "les jours", Luc ne laisse aucun doute, il s'agit bien de la Pâque et des jours des pains sans levain. Environ 18 ans plus tard, Jésus observait toujours les fêtes qu'Il avait observées dans Sa jeunesse. Jean écrit: "La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Pendant qu'il était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait... Lorsqu'il arriva en Galilée, il fut bien reçu des Galiléens, qui avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la Fête; car eux aussi étaient allés à la fête" (Jean 2:13 et 23, et 4:45).

Pourquoi Jean utilisa-t-il l'expression "la Pâque des Juifs"? Probablement parce qu'ils étaient les seuls à observer cette fête à l'époque. Le Christ ne serait-Il resté à Jérusalem que pour la Pâque? Le contexte de ce passage biblique révèle que le Christ, désormais adulte car cela se passa au cours des trois ans et demi de Son ministère, Se rendit à Jérusalem pour la Pâque ainsi que pour la fête des pains sans levain. Luc décrit les événements qui précédèrent l'arrestation et l'exécution de Jésus: "Le jour des pains sans levain, où l'on devait immoler la Pâque, arriva, et Jésus envoya Pierre et Jean, en disant: Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions" (Luc 22:7-8).

Permettez-moi d'attirer votre attention sur le choix des mots dans le récit de l'apôtre Luc. Il n'écrit pas qu'il s'agit de la fête des pains sans levain, mais du jour des pains sans levain où l'on devait immoler la Pâque. Luc savait qu'il fallait manger des pains sans levain le soir de la Pâque, mais ce n'était que le lendemain, le 15 du premier mois, que tout ce qui contenait du levain devait être ôté des maisons.

Onze ans après la mort du Christ, Luc écrit: "Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l'Eglise, et il fit mourir par l'épée Jacques, frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. C'était pendant les jours des pains sans levain" (Actes 12:1-3).

Cette fête existait toujours et sa mention éclaire le lecteur sur l'époque de l'année où cet événement eut lieu. Le livre des Actes s'adresse à tous les chrétiens, qu'ils soient Juifs ou Grecs et Luc mentionne que les païens désormais convertis, tout comme les Juifs, observaient ces jours. Voyons maintenant ce que Paul enseigna 25 ans après la mort du Christ. Il y avait à Corinthe, une congrégation établie par Paul (Actes 18), composée de Juifs et de gentils, c'est-à-dire des païens convertis au christianisme. Parmi ces chrétiens, survinrent de sérieux problèmes notamment l'inceste entre un individu et sa belle-mère, femme de son père. La congrégation fermait les yeux sur cette situation et s'en glorifiait, considérant sa tolérance comme une preuve d'amour pour cet homme. Paul ne tarda pas à exclure cet individu et à réprimander les chrétiens pour leur attitude permissive. Il leur écrit: "C'est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte? (Le levain représente le péché. Une fois introduit dans la pâte, elle s'en imprègne tout comme le péché toléré en vient à pénétrer l'esprit de toute la congrégation.) Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car, Christ, notre Pâque a été immolé" (I Cor. 5:6-7).

Ne trouvez-vous pas étrange la demande que Paul adresse aux chrétiens à Corinthe: "Faites disparaître le vieux levain... puisque vous êtes sans levain?" Comment peuvent-ils faire disparaître quelque chose qu'ils n'ont pas? A cette congrégation composée en majorité de païens convertis, Paul explique qu'ils sont sans levain physique, pour l'avoir ôté de leur maison conformément aux instructions données pour la fête des pains sans levain dans Exode 12:15 et 19, mais ils doivent aller plus loin encore, ôter le levain spirituel, car le péché règne toujours parmi eux. Paul ajoute: "Christ notre Pâque a été immolé…" voici donc une raison supplémentaire pour ne plus garder le levain, ce péché. Il poursuit: "Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité" (I Cor. 5:8).

Ces paroles furent écrites en l'an 56, soit un quart de siècle après la mort du Christ. Paul ne dit pas que la fête des pains sans levain ne doit plus être observée. Il ne dit pas que toutes ces fêtes ont été clouées sur la croix, comme certains le prétendent. Au contraire, il approuve leur observance conformément aux instructions données dans le livre de l'Exode et recommande en plus l'observance spirituelle de cette fête.

Faut-il pour autant continuer à vivre dans le péché? Paul répond: "Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n'obéissez pas à ses convoitises... Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce? Loin de là!" (Rom. 6:12 et 15). Souvenez-vous de ce que Paul écrit dans sa lettre aux Galates: "Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous" (Gal. 3:13).

Nous tombons tous sous l'amende du péché, qui est la mort éternelle (Rom. 6:23). Le sacrifice du Christ nous accorde la grâce, le pardon gratuit, non mérité, des péchés passés. Christ est mort pour que nous ne subissions pas la mort éternelle, mais pour que nous obtenions la vie éternelle. Dès lors, Dieu attend de nous l'obéissance à Sa loi, le nettoyage et la disparition du "levain" de nos vies, qui symbolise le péché. Il ne veut pas nous voir persévérer dans la voie du péché.

La première fête divine, la Pâque, nous rappelle le sacrifice de notre Sauveur, qui nous épargne les conséquences de nos péchés. La seconde fête, celle des pains sans levain, symbolise notre devoir d'ôter le péché de notre vie.