La crucifixion

En quoi consistait la crucifixion?

Le supplicié était étendu sur le bois, bras allongés au-dessus de la tête. De gros clous à tête carrée étaient enfoncés, mais pas dans la paume des mains, parce que la chair aurait été rapidement déchirée par le poids du corps et que le condamné se serait effondré sur le sol. Contrairement aux représentations que nous trouvons sur de nombreux tableaux, les clous n'ont pas été plantés dans la paume de la main, mais dans les osselets du poignet, à la base des mains. Du point de vue anatomique, le poignet, ou carpe, fait partie du squelette de la main dont parlent les Écritures. L'enclouage ne pouvait se faire dans la paume, car celle-ci aurait été rapidement déchirée et le corps serait tombé du bois de supplice. Ceci est confirmé par le Docteur René Gilly, dans son livre intitulé: La Passion de Jésus.

Le clou était enfoncé dans les osselets du poignet, lésant ainsi le nerf médian et, lors de chaque mouvement, son frottement provoquait une douleur plus intense qu'une névralgie faciale ou qu'une sciatique.

Ensuite, c'était au tour des pieds, mais avec les jambes fléchies pour prolonger la durée du supplice. En effet, avec les bras étendus, le mécanisme respiratoire se bloquait, des crampes se formaient dans les muscles des bras, des épaules et de la poitrine. La gêne respiratoire devenait intolérable et le condamné commençait à étouffer. Pour pouvoir respirer et réduire les crampes, le supplicié n'avait qu'une solution, prendre appui sur ses pieds afin de remonter le corps, tout en tirant sur les poignets.

Ce n'est qu'ainsi qu'il pouvait respirer à nouveau et faire disparaître en partie les crampes des membres supérieurs, mais d’autres crampes apparaissaient alors au niveau des cuisses, obligeant le supplicié à reprendre sa position initiale. Tout cela s'effectuait au prix de très vives douleurs au niveau des clous, des douleurs qui se répercutaient dans le cerveau, sans oublier celles qui émanaient des nombreuses plaies qui avaient été ouvertes lors de la flagellation (ibid. pp. 108-111).

Toute l'agonie se passait dans une succession ininterrompue d'abaissements et de redressements, d'asphyxies et de reprises respiratoires. L'agonie de Jésus dura de neuf heures du matin jusqu’à trois heures de l'après-midi, mais Son supplice, les coups, les gifles, les crachats, tout avait commencé vers minuit, suivi de la flagellation.